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Témoignage : Le compost, entre transition écologique et lien social, par Jean-Jacques Fasquel

Jean-Jacques Fasquel est Maître-Composteur, consultant en prévention des déchets et accompagne collectivités, bailleurs, établissements scolaires, jardins partagés ou entreprises  dans la mise en place de cette gestion locale de traitement des déchets organiques. Pour midionze, il revient sur sa CompoStory et décrit la façon dont elle a inspiré la Mairie de Paris.

En 2007, quand certains pensaient à la présidentielle en se rasant, moi je pensais au compost en épluchant !  A cette époque, j’étais engagé à titre personnel dans une transition écologique et la question des bio-déchets s’est vite posée, d’autant qu’ils représentent un tiers de notre poubelle domestique. Le compostage in situ me semblait la solution évidente pour détourner cette matière organique de la collecte, de l’incinération et de ses pollutions induites. J’habite à Paris (12ème) dans une résidence de 540 logements appartenant à un bailleur social, Paris Habitat. M’appuyant sur un retour d’expérience de Rennes Métropole qui s'était déjà lancée dans l’aventure dès 2006, j’ai proposé à mon bailleur et à ma Mairie d’arrondissement de lancer un compost en pied d’immeuble. J’avais identifié une ancienne aire de jeu pour enfants désaffectée qui paraissait un lieu idéal. Après un silence du bailleur, la Mairie d’Arrondissement a organisé une réunion où les différentes parties prenantes se sont mises autour d’une table pour s’accorder sur les conditions de cette expérimentation, qui n’existait pas encore dans la capitale. L’association des locataires a accueilli le projet avec enthousiasme, le bailleur est devenu un soutien motivé et a financé le projet. J’ai pu commencer à recruter les volontaires par un courrier avec coupon réponse distribué dans toutes les boites aux lettres de l’immeuble.C’est ainsi qu’en juin 2008 une vingtaine de foyers se sont retrouvés pour inaugurer le site de compostage. Un Maître-Composteur nous a expliqué la marche à suivre. Elle consiste à stocker nos déchets organiques (épluchures ou restes de fruits et légumes, marc de café ou encore coquilles d’œufs) dans un « bio-seau » (un réceptacle plastique de 7 à 10 litres) distribué à tous, et à venir le vider, au rythme de notre choix (idéalement au moins une fois par semaine) dans l’un des composteurs. Nous mélangeons cet apport aux anciens déchets et ajoutons de la matière sèche (feuilles mortes, broyat) pour aérer et équilibrer le compost. Les composteurs sont de grands bacs en bois (600 litres) à couvercle dans lesquels les déchets organiques se transforment progressivement en quelques mois (et sans odeurs) grâce aux bactéries, aux champignons et enfin aux invertébrés dont le ver Eisenia Foetida est la star incontestée.

"On se retrouvait autrefois autour du lavoir. C'est désormais au pied des composteurs… au moment des apports ou à l’occasion des opérations de maintenance (brassage, retournement, tamisage,…) et des moments de convivialité." Jean-Jacques Fasquel

Cette inauguration s’est clôturée par notre premier « apéro-compost », dont je me souviens avec émotion : au-delà du caractère  « pionnier » de cette expérience nous étions en train de tisser du lien social et nombre des personnes présentes ce jour-là sont devenues des amis. On se retrouvait autrefois autour du lavoir. C'est désormais au pied des composteurs… au moment des apports ou à l’occasion des opérations de maintenance (brassage, retournement, tamisage,…) et des moments de convivialité.Dès le lendemain de l’événement, un bouche à oreille positif a généré de nouvelles  inscriptions, pour atteindre au fil des années un plafond de 80 foyers (nous sommes tout de même limités par la place). Nous avons dû ajouter régulièrement des bacs complémentaires pour pouvoir absorber les 8 tonnes de déchets organiques déposés chaque année par les participants. Nous obtenons en six mois un compost de qualité qui est utilisé pour les plantes d’intérieur ou de balcon, et sert surtout à amender le sol d'un jardin partagé de quarante-cinq parcelles que nous avons créé pour boucler la boucle du retour à la terre. Deux ruches, un poulailler et autres nichoirs ou abris à insectes complètent la panoplie de notre jardin éco-responsable.En s’inspirant de cette initiative, la Ville de Paris a lancé en 2010 un accompagnement pour favoriser le compostage collectif en pied d’immeuble. Ainsi,  tout Parisien qui habite un immeuble et souhaite installer un compost collectif peut soumettre sa candidature et, si le projet remplit les conditions (notamment l’accord du gestionnaire de l’immeuble et la participation de 10 habitants minimum), bénéficier gracieusement du matériel (3 bacs, des bio-seaux et un mélangeur), de la formation et de l’accompagnement d’un Maître-composteur dans les différents phases du projet (audit, installation et suivi) pendant une année. Ce programme est également proposé aux écoles maternelles et primaires ainsi qu'à des sites institutionnels de la Ville. Aujourd'hui prés de 500 sites de compostage collectif ont ainsi été mis en route.Le compostage de quartier est une autre solution pour les citoyens qui n'ont pas la chance de pouvoir le faire au pied de leur immeuble (pas d'espace ou pas d'accord des parties prenantes). Il y a également une vraie demande des Parisiens pour cette alternative et je m'en suis bien rendu compte quand j'ai lancé le premier compost de quartier en octobre 2014 dans les jardins de la Maison des Associations du 12e sous l'égide de l'Association Compost A Paris. Nous avons recruté 130 foyers et nous étions même complets avant l'inauguration ! Depuis, de nombreux projets ont été lancés ou sont en cours de genèse. Ils ont d’ailleurs été plébiscités dans le dernier budget participatif parisien. Je travaille par exemple sur la création d'un autre site dans le 12e à Bercy.

"Mon cœur ira toujours vers les solutions de compostage partagé et citoyen car elles permettent à chacun de prendre la responsabilité de ses déchets plutôt que d'être consommateur d'un service de collecte et, comme on l’a déjà dit, cerise sur le gâteau, de créer du bien vivre ensemble." Jean-Jacquel Fasquel

Même si la Ville de Paris est volontaire et proactive sur le compostage partagé, il reste deux points cruciaux à améliorer. Il faut d’abord être en capacité de livrer aux sites le broyat nécessaire à l’équilibrage du compost et donc à sa bonne transformation sans odeurs. Cela semble une gageure en l’absence de transversalité entre les divers services municipaux. Le broyat (bois broyé) est en effet produit par le Service Espaces Verts mais est utilisé par le Service Propreté, pilote du programme de compostage. Autre blocage : le Service Espaces Verts refuse aujourd’hui d’utiliser le compost produit en quantité par les composts de quartier qui n’ont pas toujours les débouchés suffisants.En ce début d’année 2017, une expérimentation de collecte sélective de biodéchets et de compostage et de méthanisation va débuter dans les 2e et 12e arrondissements. Fort des retours d’expérience cette collecte sera généralisée à terme à tout Paris. Même si cette collecte sélective est indispensable et complémentaire pour une ville aussi dense que Paris, mon cœur ira toujours vers les solutions de compostage partagé et citoyen car elles permettent à chacun de prendre la responsabilité de ses déchets plutôt que d'être consommateur d'un service de collecte et, comme on l’a déjà dit, cerise sur le gâteau, de créer du bien vivre ensemble.

Crédit photo : Anne-Lore Mesnage

2017-01-27
L'agriculture urbaine peut-elle nourrir la ville ?

L'image d'une ville consommatrice, « gloutonne » qui s 'opposerait à une campagne productrice et nourricière semble peu à peu s'estomper, à la faveur des nombreuses initiatives qui se développent pour offrir davantage d'autosuffisance alimentaire aux villes. L'espace urbain veut mettre la main à la pâte pour fournir des produits agricoles. Une préoccupation d'autant plus nécessaire que d'ici 2050, près de 75 % de la population mondiale vivra en ville. La résilience alimentaire urbaine est-elle un vœu pieu ou une tendance bien concrète en passe de devenir une réalité?

Vers la ville comestible

Toits-terrasses, jardins potagers, fermes urbaines, les projets d' agriculture urbaine essaiment un peu partout en France depuis quelques années, après avoir connu un certain succès en Amérique du Nord à l'image de la Lufa Farm, première ferme urbaine construite en 2010 sur le toit d’un immeuble à Montréal. A Paris, l'un des engagements de la maire Anne Hidalgo est de végétaliser 100 hectares de surfaces parisiennes d'ici 2020 à travers l'appel à projets Parisculteurs soit 47 sites à verdir (parkings, toits, jardins, terrasses, surfaces au sol et en sous-sol).  Les spécialistes du vert en ville se multiplient : Topager cultive des jardins potagers sur les toits, des toitures et des murs végétalisés, Sous les fraises vise l'exploitation de maraîchages urbains, Toits vivants, Le sens de l’Humus, V’île fertile ou Clinamen qui s'est notamment fait connaître en faisant paître des moutons à Saint-Denis.Aujourd'hui, rares sont les projets urbains qui n'incluent pas - peu ou prou - des jardins partagés dans leur programme… De quoi se demander si la végétalisation comestible n'est pas le nouveau mantra de la fabrique urbaine.  « Il y a des initiatives très diverses : certaines sont de véritables laboratoires très utiles, d'autres semblent surfer sur un filon, explique Jean-Noël Consales, Maître de Conférences en Urbanisme, Aménagement du Territoire et Géographie à l'Université d'Aix-Marseille (AMU) et spécialiste des questions d'agriculture urbaine. La question de l'autosuffisance doit être posée car elle sous-tend des questions pour construire une ville plus durable ».

" Il y a des initiatives très diverses : certaines sont de véritables laboratoires très utiles, d'autres semblent surfer sur un filon." Jean-Noël Consales, Maître de Conférences en Urbanisme, Aménagement du Territoire et Géographie (Université Aix-Marseille)

Quelques villes tentent d'aller encore plus loin. Ainsi, Todmorgen (Royaume-uni) a pour objectif depuis 2008 de parvenir à l’autonomie alimentaire d’ici à 2018. C'est là que né le mouvement des Incroyables comestibles qui vise à l’autosuffisance. Le principe : faire cultiver les parcelles disponibles par les habitants, contribuant de cette façon à la réappropriation citoyenne de l’espace. Totnes en Angleterre, lieu où se crée le mouvement des villes en transition encourage les circuits courts, l'autosuffisance alimentaire énergétique et économique allant jusqu'à instaurer une monnaie locale. Des lieux d'expérimentations apparaissent en France comme à Albi où un vaste programme a été lancé.

Renforcer les liens villes-campagnes

Les nombreux scandales alimentaires comme la crise vache folle ou l'affaire de la viande de cheval, l'utilisation des pesticides questionnent les modes de production alimentaire et participent à l'envie grandissante des consommateurs de s'assurer de la traçabilité des produits et de manger mieux, bio, local et de saison. La crise économique fait bouger les mentalités et les pratiques évoluent. Les circuits-courts séduisent : Amap (association pour le maintien d'une agriculture paysanne), Ruche qui dit Oui ! (réseau de vente directe pour les produits locaux), nombreux sont ceux qui proposent des paniers pour la plupart bio où le consommateur peut commander des produits issus de différentes exploitations locales. Certaines cantines misent aussi sur le local et le bio comme à à Mouans-Sartoux, petite commune de moins de 10.000 habitants des Alpes-maritimes où des déjeuners 100 % bio sont servis aux enfants des trois restaurants scolaires. Et la municipalité s'est même lancée dans la production de ses propres légumes bio pour alimenter les cantines scolaires de la commune. Pour cela, elle a acquis en 2005, par voie de préemption, un ancien domaine agricole composé d’un terrain de 4ha.

"L'enjeu pour toutes les métropoles mondiales va consister à combiner une échelle de production à l'échelle métropolitaine avec une gouvernance qui va se faire au niveau régional." Jean-Noël Consales

L'initiative menée dans cette commune est bel exemple de ce qui peut se faire en termes de politique agricole et alimentaire locale pour s’approcher d’une autonomie alimentaire. Mais cette échelle de territoire est-elle la réponse adéquate pour penser l’autosuffisance alimentaire ? « Selon moi, l'échelle d’efficience se situe autour du périmètre de la métropole sans pour autant garantir une autonomie totale, ce qui est sûrement une utopie », estime Jean-Noël Consales. « L'enjeu pour toutes les métropoles mondiales va consister à combiner une échelle de production à l'échelle métropolitaine avec une gouvernance qui va se faire au niveau régional. A cet égard, l'exemple marseillais est intéressant car l’essentiel de la production agricole réalisée par les producteurs au nord de la métropole Aix-Marseille est consommée à l'extérieur de ce territoire alors qu'elle pourrait approvisionner le sud densément peuplé ».L'agriculture urbaine est également un enjeu planétaire pour lutter contre la faim et atténuer l’insécurité alimentaire urbaine à l'heure où les espaces urbains sont de plus en saturés. Face à l'augmentation du nombre de migrants vers les centres urbains dans les années à venir liés aux catastrophes écologiques et aux conflits, il est fondamental de bâtir des villes plus résilientes. Et pour Jean-Noël Consales, « derrière cette notion d'autosuffisance, il y a aussi la démocratisation de la question de l'autonomie alimentaire d'une population et d'un territoire. Aussi, l'inclusion de cette forme de production en ville change la question alimentaire, fondamentale des modes de vie urbains. Elle permet une reconnexion et un questionnement face à la chose alimentaire ».

2016-06-07
Ingrid Nappi-Choulet : « Plus la nature est présente en ville, plus cette dernière devient vivable »

Ingrid Nappi-Choulet, professeur-chercheur à l'ESSEC et titulaire de la Chaire Immobilier et Développement Durable, est l'un des trois auteurs du rapport « Bâtiment et biodiversité » publié le 14 décembre 2015 à l'initiative de Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable. Midionze l'a rencontrée pour en savoir plus...

Quelle est l'ambition du rapport « Bâtiment et biodiversité » ?

Il s'agit de promouvoir ce thème auprès de l’ensemble des acteurs des filières du bâtiment, de l’immobilier et de l’énergie, et d'élaborer notamment une cartographie des démarches qui s’intéressent aux liens entre bâtiment et biodiversité afin de donner une plus grande lisibilité et visibilité aux travaux déjà effectués. L’ambition est de souligner l’importance de ce thème et d'analyser les différentes dimensions du sujet, les outils, les leviers, les freins, les acteurs concernés.

Quelles sont les propositions du rapport qui vous semblent particulièrement fortes pour développer la biodiversité dans le bâtiment et dans la ville ?

Le manque de transversalité entre les acteurs de la filière Bâtiment, Immobilier et Ville repose aussi parfois sur la méconnaissance, l’insuffisance voire l’absence de connaissances des solutions techniques ad hoc. Même si l’on peut se féliciter de disposer en France de Nature Parif et U2B, qui sont deux portails de référence, très riches en partage de l’information, sur la biodiversité et la préservation de la nature, ces outils ne sont encore connus que des experts et très peu des acteurs économiques de la filière bâtiment. Il n’existe pas réellement d’outils de partage transversal d’informations, de suivi des projets et des expériences terrain ou de passerelles facilitant le dialogue entre les différents réseaux d’acteurs qui ont souvent des horizons-temps différents. L’étude de l’intérêt d’une plateforme de partage unique pourrait ainsi se justifier. L'outil serait alors porté par un organisme neutre et capable de fédérer l’ensemble des initiatives identifiées dans ce groupe de travail, et bien au-delà. Il mettrait outils et bonnes pratiques à la disposition de la filière du bâtiment à travers une plateforme commune où pourrait être recensé l’ensemble des appels à projet, concours, expérimentations visant à inciter, tester, accompagner les maîtres d’ouvrage, architectes et entreprises. L'autre dimension fondamentale me semble être l'importance d'intégrer le thème de la biodiversité (science de la vie) dans les formations initiales à destination des futurs acteurs.

Pourquoi un bâtiment est-il plus durable lorsqu'il intègre la biodiversité dans sa conception ?

Il joue alors un rôle d'atténuation de l’effet d’îlot de chaleur urbain qui profite ainsi au bâtiment (longévité, économies d’énergie, etc.). La biodiversité offre également une meilleure efficience énergétique, le rafraîchissement de l’atmosphère et des surfaces.

Quels sont les principaux avantages à plus de biodiversité en ville ?

Plus la nature est présente en ville, plus cette dernière devient vivable, supportable voire agréable. Son intégration dans la ville peut agir de façon positive et durable sur la qualité de vie de ses habitants. Ses nombreuses fonctions (paysagère, biologique, bioclimatique, assainissement, etc.) ont des répercussions directes sur la santé et le bien-être. Les bienfaits du végétal en milieu urbain sont aujourd’hui reconnus dans la littérature scientifique. La nature en ville est aussi source de lien social . La dimension sociale de la nature en ville apparaît aussi importante que ses enjeux écologiques. Les espaces verts participent en effet au renforcement du lien social et au sentiment d’appartenance à un territoire en créant des opportunités de rencontres et d’échanges entre des personnes issues de milieux sociaux et d’origine culturelle et ethnique différentes. Les jardins partagés, familiaux et associatifs participent même au développement d’un sentiment d’attachement communautaire.

"La grande majorité des citadins ignore que si le verdissement des villes possède des vertus psychologiques et esthétiques, il participe également à la régulation thermique des bâtiments et à la réduction des îlots de chaleur urbains, à l’amélioration de la qualité de l’air en ville, à l’écoulement des eaux, à l’approvisionnement alimentaire ou encore au renforcement du lien social et du sentiment d’appartenance à un territoire." Ingrid Nappi-Choulet, co-autrice du rapport "Bâtiment et biodiversité"

Quels sont les principaux blocages au développement de la biodiversité urbaine ?

Des freins d’ordre culturel voire idéologique perdurent autour de ce sujet très complexe. L'habitat humain s'est toujours construit sur une séparation nette entre l'intérieur, qui devait préserver l'homme des dangers de la nature (faune, froid, milieux insalubres,...), et l'extérieur, où la nature devait au contraire lui apporter nourriture, air pur, beauté. Aussi, on constate un faible niveau de connaissances et de sensibilisation.Si une majorité de Français se dit en contact régulier avec la nature et sensible à l’environnement (85% en 2015), les sondages récents démontrent clairement le manque d’informations et la méconnaissance du grand public. En 2015, 57% des interviewés pensent savoir ce que la notion de biodiversité recouvre exactement, soit - 5 points par rapport à 2013. (Source : CREDOC, « L’opinion des français sur la participation des citoyens a une agence pour la biodiversité » 2015.). La grande majorité des citadins ignore que si le verdissement des villes possède des vertus psychologiques et esthétiques, il participe également à la régulation thermique des bâtiments et à la réduction des îlots de chaleur urbains, à l’amélioration de la qualité de l’air en ville, à l’écoulement des eaux, à l’approvisionnement alimentaire ou encore au renforcement du lien social et du sentiment d’appartenance à un territoire. De plus, si la demande sociale de nature en ville est aujourd’hui avérée, la notion de biodiversité urbaine demeure mal connue. En effet, des idées reçues ou des préjugés affectent parfois la juste perception des enjeux du fonctionnement des écosystèmes naturels. On constate une méfiance vis-à-vis d’une biodiversité parfois jugée envahissante, des préjugés sur la présence et la nuisance des animaux en ville et représentations sociales négatives de la « mauvaise herbe ». Pour certains, végétaliser le bâti est souvent source de dégradations ou de nuisances. La perception négative d’une nature sauvage que peuvent avoir les citadins résulte à la fois d’une construction sociale, d’une méconnaissance des écosystèmes et de la crainte de se laisser dépasser par la nature. Les herbes folles peuvent être synonymes de nuisances et d’animaux indésirables (insectes, rongeurs, puces, etc.). Les citadins souhaitent de la nature mais dûment sélectionnée : des oiseaux mais pas de pigeons, des papillons mais pas de guêpes, etc.

"On constate une méfiance vis-à-vis d’une biodiversité parfois jugée envahissante, des préjugés sur la présence et la nuisance des animaux en ville et représentations sociales négatives de la « mauvaise herbe »." Ingrid Nappi-Choulet

Comment expliquer que les acteurs du bâtiment voient encore la biodiversité comme une contrainte ?

A la méconnaissance générale des enjeux globaux de la biodiversité par les parties prenantes, s’ajoute celle des enjeux économiques des services écosystémiques. La biodiversité est plus souvent prise en compte dans les circuits économiques comme une charge que comme un investissement rentable. Ainsi que le souligne le Bilan Biodiversité (guide méthodologique pour intégrer la nature dans la comptabilité des entreprises) proposé par Synergiz et Natureparif, « trop peu d’entreprises ont encore conscience de leurs interdépendances avec la biodiversité ».

A quelles mesures concrètes pourrait donner lieu ce rapport ?

Le groupe de travail souhaite impulser les recommandations dans les réflexions autour de la création de l’Agence Française pour la Biodiversité, dont le rôle lui parait tout à fait déterminant pour mettre en œuvre ces propositions. En particulier en définissant un axe de développement en faveur du bâtiment comme support de la biodiversité.

Pour en savoir plus :

Lien vers le rapport : http://www.planbatimentdurable.fr/IMG/pdf/Rapport_Batiment_et_Biodiversite_liens_actifs.pdf

2016-01-18
Climat, l'exposition à 360°

La Cité des Sciences et de l'Industrie organise jusqu'au 20 mars une exposition sur le climat. Entre approche artistique et données scientifiques, ce temps fort ambitionne de dresser un état des lieux de cette question.

Dès le hall d'entrée, les photographies XXL du photographe Kadir van Lohuizen illustrant les conséquences - déjà concrètes - de la montée des eaux pour les populations du monde entier et les œuvres monumentales d'art contemporain du collectif “les Radiolaires” accueillent les visiteurs. Deux installations qui se font face et proposent deux visions de l'avenir du monde, l'une utopique, l'autre dystopique sur le thème “Le jour où la Terre et les Terriens auront réglé le problème climatique...”L’exposition convie ensuite le visiteur sur près de sur 500m² à une véritable enquête scientifique autour du dérèglement climatique en déployant plusieurs axes de réflexion. Diagnostic, causes du réchauffement climatique, scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et solutions sont abordés via des panneaux explicatifs mêlant textes, photos, courbes et schémas ou encore des vidéos avec des prises de paroles d'experts comme Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique à la COP21, ou Nicolas Hulot. «Aborder la question du climat est un sujet complexe, précise la commissaire de l'exposition Isabelle Bousquet. Il englobe de nombreuses disciplines et les impacts sociétaux et politiques sont très forts. »C'est la raison pour laquelle les commissaires de l'exposition ont souhaité évoquer l'ensemble des positions sur ce sujet. Ils donnent la réplique aux climato-sceptiques dans un vidéo où Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et membre du GIEC, et Vincent Courtillot, géologue et climato-sceptique opposent tour à tour leurs arguments. « Pour nous c'est pertinent de leur donner la parole, de ne pas les stigmatiser. Et l'on prend position dans notre édito en appelant à ne pas faire l’autruche », justifie Isabelle Bousquet.Une exposition à visiter dés 15 ans.

Infos pratiques :

Climat, l'expo à 360°, jusqu'au 20 mars 2016

Cité des Sciences et de l'Industrie

30, avenue Corentin-Cariou75019 Paris

Du mardi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 10h à 19h.

http://www.cite-sciences.fr

2015-12-14
Enquête : les climato-sceptiques mènent-ils le jeu ?

A quelques jours du lancement de la COP21, la grande conférence mondiale pour le climat qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre, le question de la responsabilité de l'homme et de ses activités dans le dérèglement climatique ressurgit par la voix des climato-sceptiques. Souvent présents dans les médias, qui sont-ils réellement ? Midi:onze fait le point sur leurs méthodes, leurs motivations et leur véritable poids.

Des scientifiques… souvent non climatologues

Le 9 novembre dernier, le Collège de France organisait un colloque intitulé Climat, énergie et société. La communauté scientifique présente, ainsi que le Président de la République François Hollande, invité pour l'occasion, ont martelé un unique discours : le caractère anthropique du réchauffement climatique « ne fait plus débat aujourd’hui », selon les propres termes du chef de l’État. Pourtant les climato-sceptiques sont bel et bien présents dans le jeu médiatique. Ils sont Prix Nobel, auteurs d'articles majeurs, mathématiciens, géologues, physiciens, géochimistes et ont en commun de remettre en cause le consensus scientifique sur l'origine humaine du réchauffement climatique, pourtant validé par près de 90 % des scientifiques. Pour évaluer leur nombre, on peut regarder du côté de l'Oregon Petition : cette déclaration de 31.000 scientifiques – dont plus de 9000 doctorants – rejette la thèse officielle du GIEC et du changement climatique, et s’oppose aux accords de Kyoto. Reste que cette pétition est loin de faire l'unanimité chez les spécialistes, que et la non-traçabilité de ses signataires suscite des doutes. Dans L'avenir du climat : enquête sur les climato-sceptiques, paru en octobre dernier chez Gallimard, Stéphane Foucart, journaliste scientifique au Monde décortique la bataille qui se joue dans la communauté scientifique. « Il est très difficile de dire combien sont les climato-sceptiques, explique-t-il. Qu’ils représentent beaucoup de monde ou pas, leur discours distille un doute qui désamorce la société civile sur un engagement en faveur de la réduction des gaz à effet de serre ».

« Il est très difficile de dire combien sont les climato-sceptiques, explique-t-il. Qu’ils représentent beaucoup de monde ou pas, leur discours distille un doute qui désamorce la société civile sur un engagement en faveur de la réduction des gaz à effet de serre » Stéphane Foucart, journaliste au Monde

Le journaliste s'intéresse particulièrement à deux chercheurs français : Claude Allègre bien sûr, qui conteste dès 2006 l'origine humaine du réchauffement planétaire, mais aussi Vincent Courtillot, son acolyte et successeur à la direction de l'IPGP, L'institut de physique du globe de Paris, membre de l'académie des Sciences et géologue. En mai 2015, celui-ci réaffirmait que le soleil était le seul responsable du changement climatique. En France, on pourrait encore citer le Mr. Météo de France 2 Philippe Verdier, qui vient de publier Climat investigation, les dessous d'un scandale planétaire aux éditions Ring. Pour ce journaliste, « il n’existe aujourd’hui plus de lien entre le climat et le discours alarmiste sur ce sujet. Les Français sont maintenus dans la peur par un matraquage sans précédent. Cette prise d’otages constitue un enjeu diplomatique pour la Conférence de Paris. » L'ouvrage a bénéficié d'une large couverture médiatique, et les arguments avancés pour en démonter les thèses n'ont pas toujours réussi à dissiper le doute chez le grand public...

Semer le doute dans l'opinion publique

C'est bien là l'une des principales caractéristiques des climato-sceptiques : ils écrivent des textes dans des revues scientifiques réputées, ils publient des livres sur la question, alors même qu'ils ne sont pas climatologues... et alors même que leurs travaux sont quasi systématiquement réfutés par la communauté scientifique. Stéphane Foucart révèle ainsi la façon dont Allègre et Courtilllot multiplient les erreurs de calcul et d'attribution des données de référence, ne retenant que celles qui sont favorables à leur argumentation. Il démonte ainsi dans son ouvrage les mécanismes de propagation d'un doute préfabriqué qui ne relève pas du doute scientifique. Il pointe notamment du doigt les défaillances des mécanismes de la revue des pairs (dans les disciplines scientifiques, l'évaluation par les pairs désigne l'activité collective des chercheurs qui jugent de façon critique les travaux d'autres chercheurs) qui laissent filtrer des études climatiques des géologues de l'IPGP.

« Les climato-sceptiques tirent bien souvent leur légitimité des travaux généralement mauvais et souvent réfutés, mais ayant eu l'onction de la publication, pour porter un discours public sur le changement climatique » Stéphane Foucart

« Les climato-sceptiques tirent bien souvent leur légitimité des travaux généralement mauvais et souvent réfutés, mais ayant eu l'onction de la publication, pour porter un discours public sur le changement climatique », écrit Stéphane Foucart. Le web, la blogosphère et les autres médias prennent ensuite le relais pour diffuser les thèses climato-sceptiques et créer dans l'opinion la confusion entre science et écologie politique.

Le poids des lobbies

La négation scientifique liée à la question du climat s'inscrit dans une longue tradition née aux États-Unis dans les années 1980 et les climato-sceptiques d'aujourd'hui sont aussi bien souvent ceux qui niaient la nocivité du tabac, de l'amiante ou des CFC sur la couche d'ozone... « Aux États-Unis, il y a un arsenal législatif qui permet de la transparence dans les comptes des think thanks », explique Stephane Foucart. Le sociologue américain Robert Brulle (Drexel University à Philadelphie) propose l'estimation suivante : 900 millions de dollars/an auraient été investis au cours des dix dernières années dans une galaxie d'organisations, think tanks et associations professionnelles, qui sont les fers de lance de l’argumentaire climato-sceptique.

900 millions de dollars/an auraient été investis au cours des dix dernières années dans une galaxie d'organisations, think tanks et associations professionnelles, qui sont les fers de lance de l’argumentaire climato-sceptique.

En effet, les industries extractrices se sont souvent appuyées sur les géologues pour connaître les zones à forer. Or, ces mêmes entreprises sont les principales émettrices de gaz à effet de serre : selon une étude publiée dans la revue scientifique Climatic Change, 2/3 des émissions mondiales de gaz à effet de serre accumulées depuis le début de la révolution industrielle sont causées par 90 firmes (industries pétrolières, acteurs du charbon, du gaz de schiste et sables bitumineux, industrie forestière et de l'huile de palme, banques). Dans Les saboteurs du climat, Nicolas de la Casinière, journaliste à Libération et à Reporterre met en exergue le poids des multinationales et grands groupes industriels dans les émissions de CO2. « Les « expertises » produites servent à gagner du temps, à retarder les réglementations contraignantes, repousser au plus tard possible l’arrêt des activités des industries polluantes », écrit l'auteur. Selon une étude universitaire anglaise citée dans cet ouvrage, 77 % des 500 plus importantes entreprises mondiales utilisent de telles associations professionnelles pour faire pression sur les politiques liées au climat.

Ego, concurrence entre disciplines scientifiques et politique

En France, la situation semble différente pour des raisons législatives et culturelles. Selon Stéphane Foucart, « il n'y a aucun élément, aucune preuve pour dire que des grosses entreprises ont financé ce type de discours à dessein. Il s’agit davantage d'une proximité historique et culturelle liant les géologues aux industries extractrices. Le climato-scepticisme français relève plus de la sociologie des sciences que de la corruption. A la fin des années 1970 et dans les années 1980, la montée en puissance des sciences de l’atmosphère s’est faite au détriment des géologues liés aux sciences de la terre avec des financements désormais alloués à ce domaine, créant un contentieux et une forme de rivalité entre les chercheurs. Il faut aussi prendre en considération, notamment pour Claude Allègre et Vincent Courtillot, habitués des médias, une sorte de volonté de revenir sur le devant de la scène médiatique ». La couleur politique joue également un rôle central dans l’appréciation de la question climatique. C’est particulièrement vrai aux Etats-Unis : d’après une enquête du Pew Research Center réalisée en 2014, 80 % des sondés se disant démocrates admettaient le rôle de l’activité humaine dans le changement climatique actuel contre 10 % de ceux qui se revendiquaient du parti républicain.

"D’après une enquête du Pew Research Center réalisée en 2014, 80 % des sondés se disant démocrates admettaient le rôle de l’activité humaine dans le changement climatique actuel contre 10 % de ceux qui se revendiquaient du parti républicain."

Les enjeux économiques et sociaux de réduction des émissions sont tels que la récupération politique est inévitable. On comprend aisément qu'un discours qui incite à consommer moins d’énergies non renouvelables et un discours « techno-solutionniste » n'aient évidemment pas la même incidence sur l'économie globale et sur notre modèle de société. Si l'homme n'est pas responsable des émissions, les industries extractrices n'ont alors aucune obligation de réduire leurs activités émettrices de CO2. « Le vrai débat ne porte pas sur la réalité du phénomène ou de ses causes mais bien de savoir de ce qu'on fait de ce constat, estime Stéphane Foucart. C'est une question politique : celle de savoir comment s’adapter au changement climatique sur les plans économique, social et culturel. Car pour influencer le cours des choses, il faudra des innovations certes économiques mais aussi sociales et culturelles. »

Le climato-scepticisme a t-il un avenir ?

Alors que tous les regards se tournent aujourd’hui vers Paris pour savoir si la COP21 parviendra, via un accord contraignant, à limiter à 2 degrés le réchauffement climatique d'ici 2100 par rapport à l'ère préindustrielle, on peut s’interroger sur la capacité de nuisance des climato-sceptiques. Pour le journaliste du Monde « ils n'influencent pas les négociations. En effet, depuis, la Conférence Cadre des Nations Unis de 1992, il n’y a plus de question sur la pertinence de la réalité du phénomène et de ses conséquences. Aucun élément de discours climato-sceptique ne pèsera ; ce qui se joue se situe sur le plan politique et sur celui de l'opinion publique. » Selon une étude de l’Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, les Français sont 72% à penser que le phénomène du réchauffement est dû aux activités humaines. Un chiffre rassurant, et qui révèle que malgré l'influence non négligeable des climato-sceptiques dans l'opinion publique, les Français semblent de plus en plus en alerte sur le sujet.

Selon une étude de l’Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, les Français sont 72% à penser que le phénomène du réchauffement est dû aux activités humaines.

Avec la multiplication des articles contredisant les idées reçues sur le dérèglement climatique, la capacité des climato-sceptiques à semer le doute pourra t-elle perdurer ? Pas selon Stéphane Foucart : « les gens ne vont plus acheter ce discours dès lors qu'ils vont constater que les choses changent, prédit-il. Dès que les effets vont commencer à se faire sentir dans les grands centres urbains, les climato-sceptiques vont cesser leur discours sur la non-responsabilité de l'homme – et ces propos commencent déjà à être moribonds. Mais leur discours est à géométrie variable et la prochaine étape sera de trouver des solutions technologiques pour résorber les émissions de CO2, car leur but est de bien de faire en sorte que les industriels continent d'extraire les hydrocarbures et de les vendre ». Préparez vous donc à entendre parler de solutions plus ou moins ubuesques pour contenir le CO2. Nicolas de la Casinière nous cite quelques-unes des trouvailles de la géo-ingénierie : séquestrer le carbone directement à la source, pulvériser des tonnes de poussière de fer dans les océans, asperger la stratosphère de soufre ou envoyer des miroirs en orbite... Autant de propositions émises par de grands groupes industriels.

2015-11-27
Écrit par
Pierre Monsegur
La COP21 en 4 lieux

En parallèle au Bourget, site des négociations officielles, de nombreux lieux parisiens se préparent à la COP 21,  la Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique, qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris. Lieux collectifs, alternatifs, culturels, institutionnels ou non : tous ont en commun de proposer une programmation dédiée aux enjeux soulevés par la COP 21. Notre sélection.

The Place to B, un lieu d’expérimentations pour une « communauté de narrateurs »

A deux pas de la Gare du Nord, au sein de l’auberge de jeunesse St Christopher’s Inn et du bar Belushi’s, le projet Place to B s'installe tout au long de la COP 21, Né à l’initiative d’Anne-Sophie Novel, docteur en économie, journaliste et blogueuse, The Place to B rassemble dans un même lieu 500 personnes venues du monde entier dans le but de les inviter à élaborer ensemble un récit mobilisateur autour des questions liées au climat.  Durant toute la durée de l'événement, une « communauté de narrateurs » (blogueurs, journalistes, artistes, développeurs, citoyens, experts et membres d'ONG) viendront ainsi confronter leurs idées et apporter leur contribution au débat. « Mon expérience à Copenhague en 2009 m'a fortement inspiré cette idée, , explique Anne-Sophie Novel : trouver un endroit central dans Paris qui pourrait accueillir aussi bien le grand public que des journalistes ou des artistes pour tenter d'intéresser les gens à ce sujet. C'est un véritable challenge ».Au programme ? Des ateliers, des émissions et des débats, retransmis pour la plupart en vidéo sur leur site web avec en fil rouge l'envie d'inventer de nouveaux formats et contenus à travers des discussions : «  Il faut inventer autre chose pour évoquer l'agriculture, la biodiversité ou la question du climat et des océans », explique Joe Ross en charge de la programmation. Parmi les temps forts à ne pas manquer : The Place to Brief, une émission en direct d’un nouveau genre organisée chaque soir entre 18 heures et 20 heures mais aussi un « fablab » orchestré par des créatifs et de « makers », des sessions concerts, films…L'objectif : Associer «  travail collectif et moments de divertissement, sessions de brainstorming et de détente. »En savoir plus  : http://www.placetob.org/fr/la-programmation/

Le Grand palais ouvre ses portes au grand public avec l’exposition Solutions COP21

Destiné au grand public, Solutions COP21 est une exposition portée par le Comité 21 et le Club France Développement durable qui se tient du 4 au 11 décembre au Grand Palais de Paris.  200 personnes issues des milieux associatifs, scientifiques, universitaires, institutionnels, des TPE/PME, grands groupes et des collectivités territoriales présenteront au grand public leurs solutions climat. 50 000 visiteurs sont attendus pour participer à des conférences, des ateliers, des concerts, des films et des soirées. Au menu : 12 artistes en résidence, 1 200 m2 d’ateliers ludiques et pédagogiques pour les plus jeunes et plus de 350 conférences. Un grand débat « Guerre, Paix, Climat » aura lieu le 5 décembre à 14h en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles Nicolas Hulot, Christiana Figueres, Michel Rocard ou Hubert Védrine.Autres rendez-vous à noter : la Nuit de l’Innovation le 4 décembre à partir de 21h et la journée « Métiers, emplois, formations » le 10 décembre.

Des ONG au 104 pour fédérer la mobilisation citoyenne

Du 7 au 11 décembre, le CENTQUATRE-Paris, lieu de création et de production artistique devient le quartier général de la Coalition climat 21, qui organise sa  Zone d’Action Climat (ZAC), se positionnant ainsi comme un des lieux de la mobilisation citoyenne. La Coalition Climat 21 regroupe plus de 130 organisations de la société civile, des syndicats, des associations de solidarité internationale, des organisations confessionnelles, des ONG de défense des droits humains, de l’environnement ou encore des mouvements sociaux.Sur ces cinq jours, 150 activités seront proposées au total. « Lieu de préparation des manifestations de rue, actions symboliques, happenings artistiques », la ZAC sera un espace de discussions où chaque après-midi se conclura par une assemblée générale qui fera le point sur l’état des négociations de la COP21 . Deux débats à ne pas manquer  : Le 8 décembre, de 17h à 18h, un débat aura lieu avec Nicolas Hulot et le 10 décembre, de 19h à 20h, un débat est programmé avec Naomi Klein autour du thème « Capitalism vs. The climate ».

Les acteurs culturels engagés  pour le climat réunis à la Gaîté Lyrique

ArtCOP21 prend ses quartiers à la Gaîté lyrique pendant toute la COP21. Une quarantaine d’acteurs y sont associés et des rencontres, débats, projections, performances, concerts et ateliers autour des thématiques liées au climat et au réchauffement climatique seront organisés. Agenda référençant plus de 400 événements en lien avec l'art et l'écologie, ArtCOP21 est une initiative de l'association COAL, créée en 2008. Cette structure ambitionne « d'accompagner les changements de société en lien avec la crise écologique avec une approche culturelle  pour trouver de nouveaux modèles et de nouveaux imaginaires collectifs », explique Lauranne Germond de chez COAL. Parmi les nombreux projets présentés pendant la COP 21, la Conférence des Parties Créatives se tiendra à la Gaîté Lyrique du 1er au 11 décembre pour donner la parole aux artistes et aux créatifs. « Nous avons décidé de mettre en avant des formats assez libres basés sur des récits et des expériences, précise Lauranne. Tous les après-midis, de 15h-18h, acteurs culturels, artistes, se  réuniront pour s’engager ensemble, avec le public, à développer l’imaginaire d’un monde possible, positif et durable ». Aussi, la Gaîté lyrique met sa programmation et ses espaces aux couleurs de la COP21 : une sélection de jeux vidéo sur le climat, un espace ressources dédié, les plateaux du 19h19 revisités et une carte des brunchs inédite seront proposés au public.

2015-11-23
Écrit par
midi:onze
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