Ecologie
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Terre vivante : un éditeur durable

Créée en 1979 par une poignée de militants, Terre vivante s'est peu à peu taillé la part du lion dans le domaine de l'édition écologique. Avec un magazine bimestriel, une douzaine de publications annuelles et un centre écologique ouvert au public, cette structure atypique a su évoluer pour mieux répondre aux attentes d'un lectorat en pleine expansion.

Sur son site Internet, Terre vivante annonce « 30 ans au service de l'écologie ». Un âge respectable, quand on sait combien récent est l'engouement des professionnels du livre pour le développement durable. Du reste, la maison d'édition n'est pas seulement un acteur « historique » de l'édition verte : organisée en SCOP depuis 2005, cette structure d'une trentaine de personnes est aussi un modèle d'organisation, et prouve si besoin était que l'écologie n'est pas incompatible avec le monde de l'entreprise.

Tout commence en 1979. Cette année-là, sept amoureux de la nature créent une association destinée à promouvoir les techniques et modes de vie respectueux de l'environnement et de la santé. Leur démarche est emblématique du basculement qui s'opère à la fin des années 1970 : loin des grandes « causes » de la décennie écoulée, ces militants plus gandhiens que soixante-huitards se veulent pragmatiques. Le magazine des 4 saisons, qui commence à paraître dès 1980, en est une bonne illustration : que ce soit en matière de jardinage, d'habitat, d'alimentation ou de santé, il offre à ses lecteurs un bouquet de solutions concrètes à mettre en oeuvre dans le cadre de la vie quotidienne. Et ça marche. Non seulement le nombre d'abonnements croît rapidement, mais une communauté se fédère autour du magazine : on appelle ça « l'esprit 4 saisons ».

Face à ce succès, les membres de Terre vivante décident dès 1982 d'offrir à leurs lecteurs un complément d'information en se lançant dans l'édition de livres. Comme le magazine, les titres publiés s'adressent essentiellement au particulier avide de solutions concrètes. Tout au plus la maison d'éditions concède-t-elle de temps à autre un ouvrage dédié aux grands enjeux écologiques. Mais le contexte économique actuel pourrait bien amener Terre vivante à diversifier ses publications.

Comme le confesse Claude Fournier, directrice générale de la maison depuis 1986, les deux dernières années ont marqué l'émergence d'un phénomène auquel ces éditeurs « historiques » étaient peu habitués : la concurrence. « Depuis le Grenelle de l'environnement, la niche explose, le marché émerge, explique Claude Fournier. Il est même probable qu'en ce moment, il précède la demande. » Aussi Terre vivante est-il particulièrement vigilant : « nous sommes plus que jamais attentifs à éditer des livres qui durent, qui soient bien documentés et bien illustrés, nous explique Claude Fournier. Surtout, nous nous sommes fixé un nouvel objectif : produire environ 20 livres par an à partir de 2010. Il s'agit de répondre aussi bien au débutant motivé qu'à l'amateur confirmé ».

Pour faire face à ses concurrents, Terre vivante possède de solides atouts. Premier d'entre eux : sa légitimité. Les ouvrages publiés par la maison d'édition sont de qualité et largement diffusés. Surtout, ils sont conçus de la façon la plus écologique possible : « En tant qu'éditeurs durables, nous voulons faire des livres qui durent, explique Claude Fournier. Donc, plutôt que de rentrer dans la logique actuelle du livre jetable, on met à jour, on réédite, on essaie de faire vivre le fond. Idem pour la production : les livres sont imprimés à moins de 600 kms du siège social et nous apportons un soin particulier au choix du papier. Seul bémol : le transport. D'où notre intérêt croissant pour le livre électronique ».

Cette conformité de Terre vivante aux valeurs qui ont fait son succès excède du reste le strict champ de l'édition. En effet, depuis 1992, l'association a quitté Paris pour Mens, dans les environs du Vercors, où elle a aménagé un parc à thème écologique ouvert au public de mars à septembre. Soit 50 hectares où réserves naturelles, jardins et maisons bioclimatiques offrent au visiteur un concentré d'écologie pratique dans le droit-fil de la maison d'édition.

Pour en savoir plus

Le site Internet de Terre vivante http://www.terrevivante.org/

2009-09-09
Écrit par
midi:onze
Du tri au recyclage : vers l'objectif zéro déchet

Réduire, réutiliser et recycler : l'objectif zéro déchet est d'une simplicité désarmante. Voici comment faire.

Réduire, réutiliser et recycler : l'objectif zéro déchet est d'une simplicité désarmante. L'ordre de ces « trois R » est important. Il s'agit en effet de tendre en premier lieu à l'élimination des déchets à la source, de bannir ensuite le jetable au profit du durable, et enfin de valoriser au mieux les déchets subsistants.

Le fonctionnement se veut proche de celui des écosystèmes : une logique cyclique, plutôt que linéaire, dans laquelle les déchets des uns constituent une ressource pour les autres. L'objectif zéro déchet vise donc plus précisément à réduire au minimum possible les déchets résiduels qui subsistent à la fin de la chaîne de traitement.

En France, c'est 80 % des déchets ménagers qui étaient encore mis en décharge ou incinérés en 2004, contre 13% triés pour recyclage et 6% subissant un traitement biologique (compostage ou méthanisation).La mise en décharge est pourtant limitée depuis le 1er juillet 2002 aux seuls déchets ultimes, c'est-à-dire ceux dont on ne peut plus réduire le caractère polluant ou dangereux « dans les conditions techniques et économiques du moment ». Si ces limites techniques et économiques existent en effet, force est de constater que l'objectif zéro déchet n'est pas un simple leurre.

Et si nos ordures étaient la principale ressource de demain ?

La valorisation matière (recyclage, compost) ou énergétique (récupération de chaleur, production de biogaz) permet à nos déchets d'être à nouveau utilisés comme matière première.

Les politiques zéro déchets font intervenir une palette de techniques, qui, combinées, permettent de maximiser la valorisation. Parmi les initiatives les plus souvent retenues : mise en place du tri sélectif permettant un recyclage plus efficace, distribution de composteurs individuels et mise en place de plateformes de compostage collectif.

Mais la démarche ne se réduit pas au recyclage ou à la valorisation. Les politiques zéro déchet visent à encourager la production propre et l'éco-conception des produits, pour réduire à la source la quantité de déchets produite, et surtout limiter l'utilisation de matériaux polluants ou qui ne pourraient être traités.

Jusqu'à 80% de déchets valorisés en Nouvelle-Zélande

De nombreuses collectivités dans le monde ont d'ores et déjà mis en place leur plan zéro déchet.

La Nouvelle-Zélande est l'un des pays précurseurs, le gouvernement ayant dès 1997 créé une fondation vouée à la promotion de cette politique. La Zero Waste New Zealand Trust accompagne ainsi plus de la moitié des collectivités locales du pays. Dans certaines d'entre elles, jusqu'à 80% des déchets sont détournés de la mise en décharge.

Certaines communes françaises sont également engagées depuis plusieurs années dans une démarche de réduction active des déchets. Dans la Communauté de Communes de la Porte d'Alsace, où l'on a distribué des composteurs à partir de 1994 et mis en oeuvre la pesée-embarquée dès 2001, 70% des déchets collectés sont désormais destinés à la valorisation matière.

Chiffres : ADEME (France), Zero Waste NZ Trust, Communauté de Communes de la Porte d'Alsace.

2008-12-09
Écrit par
midi:onze
Exposition « Habiter écologique » : Rétrospective de l'habitat durable
« Aujourd'hui, l'homme habite technologiquement cette Terre, incontestablement...mais est-ce encore habiter? »

S'interroge Michel Puech en 2008 dans son livre Homo sapiens Technologicus. On retrouve cette citation sur le tableau synoptique qui ouvre l'exposition « Habiter écologique » de la Cité de l'architecture & du patrimoine.  Une exposition riche et documentée qui tente d'éclairer sur les architectures possibles pour une ville durable . L'approche se veut « holistique » c'est à dire globale et pluridisciplinaire, fondée sur de multiples critères tissant des liens entre l'écologie, l'économie, le social et la culture.

Constat et précurseurs : Une prise de conscience progressive

L'exposition débute sur un état des lieux au niveau mondial : un tableau synoptique replace les réalisations architecturales majeures dans leur contexte politique et économique. Les réflexions sur ces questions sont présentées, du mouvement Arts & Craft en Écosse en 1900 à nos jours, et une carte du monde rappelle quelques-uns des grands enjeux écologiques à surmonter : surpopulation,  déforestation, désertification. On découvre ensuite l'apport des précurseurs de l'habitat éco-responsable. Franck Lloyd Wright aux Etats-Unis ou Alvar Aalto en Finlande sont les chefs de file de ce mouvement. Le projet de l'italo-américain Paolo Soleri donne le ton des premières applications : « Arcosanti », « Ville du future » construite en 1962 dans L'Arizona avec des matériaux minéraux, est l’un des premiers modèles d'alliance entre architecture et écologie, et ce dans un milieu désertique.

Panorama international des pratiques actuelles : des enjeux multiples

Les efforts pour lutter contre la crise énergétique et écologique touchent toutes les sociétés, quel que soit leur niveau de développement. Cependant, chaque pays tente de répondre à ces enjeux selon ses moyens et ses priorités, à l’heure où les pays dits « émergents » souhaitent arriver au même stade de développement que les pays « développés ». De nombreux projets ont vu le jour à travers le monde, du Chili à la Finlande. En Amérique latine, le défi est de maîtriser l'expansion des mégalopoles et de corriger les inégalités. Alejandro Aravena, architecte chilien, au travers de son concept « Elemental », mis en place en 2000, en donne un exemple intéressant. S'appuyant sur des avancées techniques, il a réhabilité des favelas en proposant des bâtiments extensibles. Des réalisations à moindre coût où seuls les murs, sols, toits sont réalisés, les finitions étant à la charge de l'habitant, qui peut ainsi créer sa maison telle qu’il la veut.

Approche française : de la minorité au mouvement de fond

Depuis une dizaine d'années, chaque nouvelle étude ou réalisation est pensée en prenant en compte la dimension environnementale. Chez les précurseurs, on trouve entre autres le GEA (groupement d'études architecturales) qui a réalisé des maisons de vacances dans le sud de la Corse, à Ciapili. Les bâtiments en bois se fondent complètement dans l'environnement. Douze projets d'habitat éco-responsables illustrent les pratiques actuelles qui sont autant de manières différentes de « faire l'architecture » dans une demande conciliant recherche formelle et respect de l'environnement. Jean-Luc Peirolo et Jean-Claude Legrand dont le bois est le matériau de prédilection ont ainsi réalisé quatre maisons de ville bioclimatiques à Saint-Cloud (2007). Graam Architectes et leurs programmes de logements à Montreuil s/ bois (2006/2007)  ou le travail de Dakob et MacFarlane et leurs 100 logements sociaux bioclimatiques dans 19ème arrondissement de Paris (2008) sont autant d'illustrations de ces pratiques. 

Pistes de recherche pour une note positive et encourageante

La Cité a lancé des appels à projets dont les résultats sont exposés, et tracent autant de voies vers une architecture plus durable. Sont aussi rappelés les résultats du concours européen Gaudi 2007. Enfin, l'espace « passage à l'acte » présente des réalisations de logements et d'équipements qui témoignent de la dynamique écologique dans la conception des villes. Les différentes démarches rendent compte des impulsions prometteuses en cours. Pour n'en citer que quelques uns : Lipa et Serge Goldstein et leur école élémentaire à Limeil-Brévannes (94), BNR avec leur 20 logements Rue des Orteaux dans le 20e à Paris ou encore Projectiles, avec un projet de logements sociaux basse consommation prévus à Paris pour 2010.

Infos pratiques

  • Cité de l'architecture  & du patrimoine-Palais de Chaillot
  • 1 place du Trocadéro-75116 Paris (M°Trocadéro)
  • Ouverture tous les jours de 11h à 19 h - Nocturne le jeudi jusqu'à 21 heures - Fermeture le mardi
  • Plein tarif: 8 euros- Tarif réduit:  5 euros Plus d'infos : citechaillot.fr
2009-07-01
Écrit par
midi:onze
Les biocarburants : d'une génération à l'autre

Les biocarburants seraient une alternative crédible au carburant classique dérivé du pétrole ? Pas sûr,  leur concurrence directe avec la filière alimentaire semble désormais les condamner à une utilisation limitée. Place désormais au biocarburant de deuxième génération issu de ressources végétales, agricoles et forestières, jusqu'alors inexploitées.

Depuis le 1er janvier 2009, les grands groupes pétroliers ont dû avaler la (petite) pilule. Les biocarburants (éthanol, superéthanol, EMHV) font en effet l'objet d'une réduction progressive des avantages fiscaux dont ils bénéficiaient jusque-là. Pire, cette réduction de la TIPP (Taxe Intérieure de consommation sur les Produits Pétroliers) sera graduellement diminuée jusqu'en 2012. En réalité, les biocarburants sont simplement victimes de leurs succès. Si le gouvernement avait jusqu'à cette année encouragé les sociétés pétrolières à incorporer du biocarburant dans les essences classiques (via ces avantages fiscaux), la mesure avait si bien fonctionné qu'elle menaçait désormais de coûter trop cher à l'état. Or, en ces périodes de disette financière, toute dépense excessive (même bordée de bonne intention) n'est pas forcément la bienvenue. Mais pas de panique, les biocarburants devraient subir une augmentation de seulement 2 centimes du litre d'ici 2012. Mieux, le gouvernement va désormais encourager les particuliers à s'équiper de véhicules roulant au super éthanol E85, grâce à un abattement de 40 % sur les taux d'émissions de CO2. On vous conseillera pourtant avant tout achat précipité la consultation de la carte des stations E85 de France, car le seuil des 300 lieus de distribution en France n'a même pas encore été dépassé.  

Une première génération condamnée ?

Aujourd'hui, la plupart des biocarburants commercialisés sont dits de "première génération". On entend par là tout les carburants issus d'origine agricole (maïs, soja, céréales, tournesols...). Mais si cette première génération a permis de développer de nouveaux marchés agricoles (nombres de paysans brésiliens vivent aujourd'hui grâce à cette culture), elle a aussi atteint ses limites en concurrençant directement la filière alimentaire et en limitant ses surfaces exploitables. Autrement dit : en nourrissant les voitures au détriment des hommes. Une problématique pointée du doigt du dernier sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire en 2008. L'exemple le plus flagrant provient forcément du bioéthanol. Présent Portes de Versailles sur le Salon de l'Agriculture (21 février au 1er mars), cette filière expose sur son "Village du Bioéthanol" (Hall 2.2) une Renault Clio Rip Curl qui roule à l'E85. Du champ au pot d'échappement, le bilan en gaz à effet de serre de carburant est plutôt bon. Selon l'ADEME, l'éthanol issu du blé émet 60% de CO2 en moins qu'un carburant de référence. Mais gros point noir, il utilise les ressources alimentaires de base (amidon, canne à sucre, céréales) pour sa production.

Adieu la graine, bonjour la tige

L'axe de recherche s'oriente donc désormais sur des carburants de deuxième génération, tirés de cultures non alimentaires ou "ligno-cellulosiques dédiées", c'est-à-dire valorisant la plante entière (par exemple, l'épi de maïs est utilisé comme denrée alimentaire et la tige de la plante, comme productrice de biocarburant). Plusieurs annonces récentes de pétroliers vont d'ailleurs dans ce sens. Le groupe britannique BP (numéro trois mondial) a racheté l'année dernière la société américaine Verneium, productrice d'éthanol cellulosique. Un carburant de seconde génération qui sera produit dans une usine de Floride à partir de 2012 avec 800 000 barils par an. De son côté, le groupe français Total a annoncé en septembre 2008 sa participation au projet Futurol sur les biocarburants de deuxième génération. Prévu sur huit ans, l'objectif de cette société française est de concevoir un combustible créé à partir de la fermentation de la biomasse (valorisation des déchets des forêts et de l'agriculture) grâce à l'apport d'une enzymes capables d'accélérer la décomposition du bois, des déchets urbains ou de la paille. Certains constructeurs eux-mêmes se sont lancés dans la production de ce type de carburant, à l'image de Toyota qui a annoncé une production industrielle pour 2015.

Un baril à 65 dollars sinon rien

Toutes ces initiatives encouragées par les subventions publiques devraient permettre de poursuivre la dynamique engagée sur les biocarburants, tout en respectant la filière agricole classique. Un virage bienvenu d'autant que les biocarburants ne représentent aujourd'hui que 0,7% du marché mondial alors qu'on prévoit qu'ils atteignent 4 à 7% à l'horizon 2030. Mais de nombreux défis restent encore à relever pour permettre à cette nouvelle génération de carburant d'atteindre une telle production. Son coût de production à grande échelle devra être rentabilisé pour permettre aux grandes firmes pétrolières de se lancer concrètement sur le créneau. Le prix du baril de pétrole sera donc un indicateur essentiel à cet effet. Selon l'Institut français du pétrole, seul un gazole produit à partir d'un brut à 60-65 dollars le baril rendra compétitif le biodiesel. D'autre part, des infrastructures adaptées devront être élaborées (on pense notamment aux champs d'algues sur les océans). En 2008, même Georges Bush (pourtant peu réputé pour ses tendances environnementales) déclarait au Forum économique mondial de Davos son intention de réduire la consommation d'essence de 20% d'ici à 2017. Mais Georges n'est plus au pouvoir depuis bientôt deux mois. À charge à son successeur de mettre en pratique les bonnes intentions initiales.

2009-03-10
Écrit par
Vincent Girard
Tourisme : quelles conséquences sur l'environnement ?

Cette année encore, le nombre de touristes à travers le monde devrait battre des records. Mais si cette activité ouvre de nouveaux espaces de liberté et de rencontres et qu'elle contribue au développement de plusieurs pays, elle n'est pas sans risque pour la planète.

À l'heure où les notions de tourisme écolo ou solidaire se développent, quel est l'impact réel du premier secteur économique mondial sur l'environnement ?

Un milliard de touristes

L'année prochaine, on aura passé le milliard ! Le milliard de touristes dans le monde sur un an, selon les prévisions de l'Organisation Mondial du Tourisme (OMT). En 2007, l'OMT avait déjà recensé 903 millions de touristes, soit une croissance de 6,2 % par rapport à l'année précédente. Avec 685 milliards de dollars par an, ce secteur représente 12 % du PIB mondial. Pourtant, il n'est responsable que de 5 % des émissions globales de gaz à effet de serre.

Loin donc des 27 % du transport ou des 25 % du secteur de la construction. Pourquoi dès lors s'intéresser à ce secteur ? Car l'on ne passe pas de 25 millions de touristes dans le monde en 1950 à un milliard 60 ans plus tard sans conséquence sur l'environnement. Et c'est justement cette augmentation constante du nombre de touristes depuis près de 60 ans qui apparaît préoccupante pour l'avenir. Chiffre symbolique, le tourisme représente 60 % du trafic aérien international. En matière de pollution, un trajet Paris / New York émet la même quantité de CO2 que celle produite par un habitant en six mois, soit 2436 kg de CO2. Or, on sait que pour stabiliser la concentration en CO2 dans l'atmosphère, chaque habitant devrait se limiter à 500 kg de CO2 émis par an.

On est donc loin du compte. Hormis les impacts environnementaux liés aux déplacements touristiques, le tourisme est aussi préoccupant quand à son impact lors du séjour. On pense notamment à l'utilisation d'équipements de tourisme et de loisir (ports de plaisance, remontées mécaniques) et à la construction d'hébergements touristiques (résidences secondaires, hôtels, campings). Enfin, la forte densité de population sur les lieux de vacances génère des pressions sur la ressource en eau et les milieux naturels.

Rando à vélo = tourisme écolo !

En 2004 l'IFEN (L'institut français de l'environnement) a publié une étude comparative des émissions de carbone émises par plusieurs types de vacances. Les données ont été obtenues en calculant les kilogrammes équivalant carbone d'une famille composée de quatre personnes sur une durée de quinze jours. Au rang des vacances les plus "écolos", la randonnée à vélo (qui comprend l'aller-retour en train pour se rendre sur le lieu de vacances) remporte la palme avec 46 kg de CO2 émis pour toute la famille.

Dans le même genre, le camping et le long séjour dans une maison ancienne ne sont pas loin avec respectivement 76 et 89 kg de CO2 émis sur les deux semaines. On passe la barre des 100 kg avec les vacances d'été en location (124) ou en caravane (126). Des chiffres qui restent plutôt raisonnables comparé aux vacances d'été en résidence secondaire (264) et aux quinze jours de sports d'hiver (320), pour lesquels le chauffage fait grimper le bilan. Et comme cité précédemment, on atteint les sommets pour tout déplacement en avion. Ils vous en "coûtera" ainsi pas moins de 1008 kg de CO2 pour quinze jours de vacances au Maroc.

Cette année, les professionnels du tourisme ont annoncé que la crise obligerait davantage les français à visiter la France. Un mal pour un bien en quelque sorte.

2009-06-23
Écrit par
Vidal Benchimol
Halte au gaspillage : comment économiser l'énergie chez soi ?

Souvent mal isolés (surtout s’ils ont été construits avant 1975, date de la 1ere réglementation thermique), nos logements sont de véritables « passoires » énergétiques. Pourtant, il est possible de faire fondre sa consommation d’électricité sans pour autant s’engager dans de faramineux travaux d’isolation. Pour cela, il suffit de suivre quelques conseils de bon sens…

Avoir chaud chez soi sans chauffer la planète

Le chauffage constitue le premier poste de consommation d’énergie domestique : en 2004, il représentait 72% de l’énergie consommée au sein du logement. Avant d’entreprendre les travaux d’isolation nécessaires à une meilleure efficacité du chauffage, quelques gestes devraient vous aider à baisser significativement votre facture énergétique : - Maintenez une température de 19°C dans les pièces communes et 16°C dans les chambres : 1 degré de moins, c’est 7% d’énergie économisée. - En hiver, fermez rideaux et volets pendant la nuit. Vous pourrez éviter jusqu’à 50% de pertes de chaleur. - Installez un thermostat d’ambiance : non seulement vous gagnerez en confort, mais vous économiserez 10% d’énergie en moyenne.

Une meilleur usage de l’eau chaude

Deuxième poste énergétique au sein du logement : l’eau chaude (11%). Là aussi, quelques gestes simples vous permettront de coupler économies d’énergie et meilleure gestion de l’eau. - Prendre une douche plutôt qu’un bain, c’est diviser par deux sa consommation d’énergie sur ce poste. - Abaissez la température du chauffe-eau plutôt que de la mitiger au robinet. Attention toutefois : en-deçà de 60°C, risquent de se développer des micro-organismes. - En une minute, un robinet peut laisser s’écouler 12 litres d’eau (chaude ou froide). Ne laissez pas couler l’eau inutilement !

Moins d’électricité dans l’air

Eclairage et appareils électroménagers représentent 11% de l’énergie consommée au sein du logement. Voici comment optimiser ces usages dits « captifs » de l’électricité :

  • Les appareils de production de froid étant de loin les plus énergétivores (32% de la consommation domestique), il importe de les choisir avec soin : entre un modèle A++ et un modèle ancien, la consommation peut être divisée par six ! De même, dégivrez régulièrement vos équipements et réglez la température aux alentours de 5°C.
  • Ne faites tourner votre lave-linge que lorsqu’il est plein, et choisissez un programme basse température (40°C, voire 30°C). Surtout, prohibez les sèche-linge, qui consomment deux fois plus qu’une machine à laver.
  • Choisissez des ampoules fluocompactes, qui consomment jusqu’à 5 fois moins qu’une ampoule à incandescence.
  • Débranchez vos appareils électroniques : la fonction « veille » des ordinateurs, téléviseurs, etc. dévore consciencieusement les kilowattheures, jusqu’à 900 par an !
  • Un ordinateur branché en permanence finit par consommer comme… 6 réfrigérateurs ! Pensez à l’éteindre entre deux usages, d’autant plus que les allumages successifs ne l’endommageront pas.
2009-05-04
Écrit par
Vidal Benchimol
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