Plantons le décor : Grande-Synthe a tout pour tout déplaire. Pourtant située sur la très jolie Côte d’Opale, cette ville accueille sur son territoire et alentour des activités industrielles polluantes et dangereuses : métallurgie, port méthanier, centrale nucléaire de Gravelines. Elle concentre par ailleurs une grande misère : camp de migrants et fort taux de chômage (24 % dont 40 % de jeunes).
Face à ces difficultés écologiques et sociales, citoyens, associations et pouvoirs publics de Grande-Synthe se sont retroussé les manches pour trouver des solutions avec enthousiasme et humanisme, comme le souligne notre reportage sur le sujet. Plutôt que d’avoir peur des migrants, elle les accueille, les aide et les intègre (installation d’un camp, distribution de repas). Emmaüs y est une institution fort utile pour insérer ses compagnons mais également par ses distributions de paniers repas aux plus précaires de la commune. Pour contrer la mal information et lutter contre le désengagement citoyen elle crée une Université Populaire pour faire réfléchir les citoyens. Des jardins en pied d’immeuble et des jardins ouvriers sont développés pour redonner de l’autonomie alimentaire à petit prix à leurs utilisateurs. On construit des logements basse consommation qui réduiront la facture énergétique de leurs habitants. Toutes les cantines de la ville ne servent plus que du bio.
Voilà plus de 40 ans qu’on plante des arbres pour remettre de la Nature dans ce plat pays. Toutes ces actions ont notamment pour but de redonner de la dignité à tous ces laissés pour compte. Ce documentaire est illustré d’images très esthétiques, et rythmé par des interventions et questionnements de comédiens d’une troupe de théâtre local très investie sur les problématiques sociales de la Ville.
http://grandesynthelefilm.com
Durée du film 90 minutes – Prix : 20 euros
Jean Haëntjens, La ville frugale, un modèle pour préparer l'après-pétrole, éditions FYP, 144 pages.
Jean Haëntjens, La ville frugale, un modèle pour préparer l'après-pétrole, éditions FYP, 144 pages.
Jean Haëntjens, La ville frugale, un modèle pour préparer l'après-pétrole, éditions FYP, 144 pages.
Nicolas Soulier, Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde, éditions ULMER, 2012, 288 pages.
Nicolas Soulier, Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde, éditions ULMER, 2012, 288 pages.
Troisième ville de Suède, Malmö est sortie de la crise industrielle grâce au développement durable. Dans les écoquartiers de Bo01 à Vasträ Hamnen et Augustenborg, la ville conjugue prouesse architecturale, participation locale et respect de l'environnement...
Nicolas Soulier, Reconquérir les rues. Exemples à travers le monde, éditions ULMER, 2012, 288 pages.
Le 12 novembre 2008, soit quelques jours après la victoire d'Obama, un groupe d'activistes distribuait aux habitants de la grosse pomme un faux New York Times. Y était annoncé un chapelet de bonnes nouvelles, dont certaines, comme le retrait des troupes en Irak, avaient des accents prémonitoires. Derrière ce canular médiatique, deux trublions du nouveau militantisme : les Yes Men. Deux types tellement drôles et déjantés qu'on hésite à rappeler leurs faits d'armes, tant ils sont désormais célèbres. Les magasins de jouets inondés de Barbie dont le disque vocal avait été troqué contre celui de GI Joe's, c'était eux. Le faux représentant de Dow Chemical annonçant sur CNN que l'entreprise assumerait enfin sa responsabilité dans la catastrophe de Bhopal (Inde) et indemniserait les victimes, c'était encore eux. Bref, partout où le néolibéralisme le plus débridé impose sa loi, se tiennent les Yes men, prêts à toutes les bouffonneries, pour peu qu'elles révèlent le cynisme des puissants. Comme le stipule l'un de leurs slogans, "parfois, il faut mentir pour révéler la vérité."
Or, voici que les deux activistes s'attaquent au changement climatique. A l'occasion du sommet du G20 à Pittsburg la semaine dernière, ils ont multiplié les actions pour alerter l'opinion sur la nécessité d'agir. Première salve lundi dernier : près d'un an après le canular du New York Times, les Yes Men détournaient à nouveau la presse écrite en parodiant le New York Post. Sous le titre « We're screwed » (« On est baisés »), le faux tabloïd relayait une étude bien réelle, mais occultée, sur les conséquences du changement climatique. Y suivaient d'autres mise en garde, dont un article sur "Flopenhague", et même Snoopy périssait englouti par les eaux, victime des dérèglements du climat
Le lendemain, alors que les grandes puissances se réunissaient au siège de l'ONU, les Yes Men faisaient un nouveau coup d'éclat. Réunis sur la plage de l'East River, 21 activistes se jetaient à l'eau et menaçaient de prendre d'assaut les Nations-Unis. Une menace franchement cocasse, quand on voit la façon dont étaient attifés les trublions : chacun d'entre eux avait enfilé pour l'occasion une « Survivaball », grotesque combinaison censée résister à toutes les catastrophes et illustration parodique des dérives du green business.
Sous ses allures d'activisme potache, ce prélude à une campagne de désobéissance civile nommée « Balls across America »est aussi un habile coup de pub. En effet, le film des Yes Men, diffusé en avant-première sur Arte mi-septembre, sort le 7 octobre sur les écrans américains.