La ville à l’heure du changement.

Le média qui analyse et présages des mutations de la fabrique de la ville.

La ville à l’heure du changement.
Ceci est un super article de test, pour nous permettre de juger du design

La grève des éboueurs alerte sur l’augmentation du volume des déchets. Il y a urgence non seulement à adopter la stratégie zéro déchets mais aussi à appliquer le principe du pollueur payeur. Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci.

Ceci est mon premier h1 pour voir comment il rend

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité. Ceci peut être en gras. Leur but peut inclure le développement de cultures biorégionales contemporaines capables de célébrer la continuité de la vie où ils vivent, et de nouvelles formes de participations inter-régionales avec d’autres cultures basées sur notre apparte­nance mutuelle, en tant qu’espèce, à la biosphère.

Ici ce sera un titre 2 pour structurer notre texte

Transiter vers une société réhabitante, toutefois, requiert des change­ments fondamentaux dans la direction prise par les actuels systèmes économiques, politiques et sociaux.

« Les réhabitants veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité.

Transiter vers une société réhabitante, toutefois, requiert des change­ments fondamentaux dans la direction prise par les actuels systèmes économiques, politiques et sociaux.

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Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales.

Voilà une image sympa

Transiter vers une société réhabitante, toutefois, requiert des change­ments fondamentaux dans la direction prise par les actuels systèmes économiques, politiques et sociaux.

Ici un titre 4  pour structurer notre texte

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci.

« Les réhabitants veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales »

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ :

  1. Un premier point
  2. Un deuxieme
  3. Un troisieme
    1. Salut voila un exemple
    2. Ici aussi
    3. Helllo
  4. Voilà encore

Ceci est mon deuxième h1 pour voir comment il rend

Ici ce sera deuxième h2 pour structurer notre texte

Ici une partie du texte en gras.

Des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité. Leur but peut inclure le développement de cultures biorégionales contemporaines capables de célébrer la continuité de la vie où ils vivent, et de nouvelles formes de participations inter-régionales avec d’autres cultures basées sur notre apparte­nance mutuelle, en tant qu’espèce, à la biosphère.

Ici un troisième h2 pour structurer notre texte

  • Une premier point
    • Ici
    • Et là
    • Pour voir
  • Un autre
    • Pour voir
    • Encore
  • Enfin voila

Ceci est mon troisième h1 pour voir comment il rend

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité.

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité.

09/01/2025
écrit par
Vidal Benchimol
Richard Reynolds, green guerillero : « La guerilla gardening permet de voir la ville différemment»

Richard Reynolds a fondé GuerrillaGardening.org en 2004. Né en 1977, diplômé de l’Université d’Oxford (Géographie) et de la Royal Horticultural Society en horticulture, il organise de nombreuses conférences sur le sujet et vit à Londres. Invité dans le cadre du salon Jardins Jardin, Richard Reynolds a accepté de répondre à nos questions et de parler de la guerilla jardinière.

Pourquoi se référer à la guerre et à la guerilla alors que vos actions semblent profondément influencées par un activisme non violent ?

Tout simplement parce que cela reste une bataille, non pas avec les individus mais avec les institutions quand celles-ci tentent de nous arrêter. Je ne suis pourtant pas un radical mais il arrive que nos actions soient considérées comme des détériorations criminelles. Ce ne sont pas nos terres et nous n'avons pas l'autorisation de les exploiter mais il s'agit de parcelles non utilisées donc finalement peu de gens se plaignent. Par contre, quand nous subissons des pressions et des interdictions, nous n'avons pas de poids, notamment financier, pour nous défendre car nous agissons en petits groupes.

Vous dîtes que la « green guerilla » est une lutte pour la liberté d'expression et la cohésion sociale? Pourquoi ?

Il s'agit d'espaces où les gens s'expriment librement, il n'y a pas de règles ni de contraintes, si ce n'est « botaniques ». La seule limite est finalement l'imagination. Quand les gens sont partie prenante de quelque chose, quand ils deviennent acteurs en s'impliquant de manière régulière dans la plantation et l'entretien d'un espace, ils revendiquent cet espace comme étant le leur. C'est l'aspect collectif mais aussi et surtout communautaire qui permet de parler de cohésion sociale.

Le mouvement aurait-il la même ampleur s'il était légal ?

Si le mouvement était légal, tout serait moins drôle, moins excitant. D'un autre côté, si les gens étaient certains de ne courir aucun risque de représailles de la part des autorités, peut-être que davantage de personnes rejoindraient le mouvement. La green guerilla n'est pas une action agressive, même si certains l'envisagent de façon plus radicale, comme le mouvement parisien. De plus, si tout ceci devait mener à une « commercialisation » avec par exemple des bombes de graines ou tout autre type d'objets dérivés, je n'aurais rien contre, même si c'est n'est pas mon ambition. Et peut-être que la commercialisation pourrait permettre de populariser notre action.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

C'est une très bonne question ! Tout d'abord, nous aimerions que les autorités nous encouragent davantage. Lorsque nous organisons des réunions d'information, de conciliation et de négociation, les représentants des pouvoirs publics sont présents mais on reste toujours au stade de la parole. Parfois, nous arrivons à un accord tacite mais où finalement personne ne s'engage à prendre des responsabilités et à proposer quelque chose d'écrit et de définitif. De plus, nous aimerions rendre ce mouvement attractif au plus grand nombre. Il n'y a pas d'âge, de classe sociale ni d'appartenance à un groupe défini pour se sentir impliqué dans la revégétalisation de nos espaces urbains délaissés.

Aujourd'hui, quelle est l'ampleur du mouvement?

Pour vous donner un chiffre, mon site internet (guerillagardenning.org) reçoit environ 60.000 visiteurs/mois. Certaines personnes pratiquent la « guerilla gardenning » sans le revendiquer, d'autres la pratiquent sans même le savoir. En solitaire, en groupe, tel un divertissement ou dans une démarche revendicatrice ou politique, le mouvement est polymorphe. Toutefois, nous constations que dans de nombreux pays (Europe, Canada, États-Unis, …), les jardiniers sont d'une manière ou d'une autre liés à ce mouvement.

Pensez-vous que la guerilla soit une forme d'art?

Ce n'est pas le but de notre démarche. Notre mouvance n'a pas vocation à être de l'art mais peut aussi le devenir et dans ce cas, je n'ai rien contre. Je connais des artistes qui pratiquent la guerilla gardenning, certains le font avec authenticité, d'autres avec prétention… Quoi qu'il en soit, ce n'est pas l'aspect que nous voulons mettre en avant mais je reconnais qu'il y a un aspect artistique dans ce que nous faisons.

En savoir plus

Blog de Richard Reynolds : www.guerrillagardening.org

2011-06-09
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Les délaissés urbains à la merci des green guérilleros

Parterres d'arbres, pieds de mur, bacs de fleurs vides, friches… Les interstices urbains et les failles du bitume sont autant de lieux à investir pour ces nouveaux jardiniers urbains que sont les « green guérilleros ». L'origine de cette forme d’action directe non-violente, sinon de cette éco-tactique, remonte aux années 1970. A New York, parallèlement à l’émergence des jardins communautaires dont elle est un des fers de lance, l’artiste Liz Christy inaugure alors la « Green Guerilla » à coup de « seed bombs » (bombes de graines) lancées dans les béances de la ville. Dès les prémices du mouvement, l'ambition est bel et bien de revégétaliser les délaissés urbains de façon à redonner de la vie à un quartier déshérité. Depuis, le mouvement s'est amplifié et des actions de Guerilla gardening ont été rapportées un peu partout dans le monde, surtout à partir des années 2000.

 

Un activisme soft

Les raisons de pratiquer cet activisme vert sont multiples, comme le souligne Richard Reynolds, l’un de ses chefs de file, dans l’ouvrage La guérilla jardinière : on plante pour reconquérir la ville, favoriser les échanges et les rencontres, se nourrir, sinon par idéalisme... Dès les premières pages du livre de Richard Reynolds, le ton est donné : «  La guérilla jardinière est une lutte pour les ressources, une bataille contre la rareté de la terre, la destruction de l'environnement et le gaspillage des opportunités. C'est aussi un combat pour la liberté d'expression et la cohésion sociale  » (p 15). Un discours qui rappelle la dimension engagée d'un mouvement aux multiples visages, et dont la relation avec les autorités est teintée d’ambivalence (voir interview).

«  C'est une action douce de protestation, explique Reynolds. L'implication et la motivation doivent précéder les autorisations qui peuvent venir après, une fois que les pouvoirs publics peuvent constater les résultats obtenus ». De fait, lorsqu’il s’agit de refleurir la ville, c’est l’approche pragmatique qui prime, avec en arrière-plan ce mot d’ordre : Do-it-yourself ! Proche des valeurs autonomes revendiquées par le DIY, la Guerilla gardening récuse aussi toute forme d’organisation hiérarchique et se déploie plutôt comme un collectif informel et à géométrie variable. Pourtant, qu’ils soient indépendants, isolés ou particulièrement investis dans la communauté, ses différents groupes se structurent progressivement. Depuis 2007, un congrès international des guerilla gardeners est même organisé chaque 1er mai, journée durant laquelle sont plantés des tournesols.

 

Une nouvelle tendance de la nature en ville

Parallèlement à la structuration du mouvement, ses manières de faire et de penser la ville essaiment un peu partout comme de la mauvaise herbe. Prenez les « bombes de graines », ces boules fabriquées par les green guerilleros à partir d’argile, de compost et de graines de fleurs horticoles ou indigènes. Voici que de jeunes designers commencent à réfléchir à des objets qui en sont directement inspirés. Ainsi, à l'occasion du concours de l’innovation au salon Jardin jardins (27-29 mai) sur les nouveaux usages du végétal en ville, le lauréat du concours Gauthier Leleu (étudiant BTS design produit à ESAAT de Roubaix) a proposé un kit de trois objets destiné à s'initier à la guérilla jardinière. L’intérêt qu’a suscité son travail confirme le côté résolument « tendance » de la Guerilla gardening. Il suggère aussi que cette forme d’activisme vert est un bon point de départ pour qui veut repenser la place du végétal en milieu…

 

Pour en savoir plus :

Richard Reynolds – « La guérilla jardinière », éditions Yves Michel, Paris, 2010

2011-06-09
écrit par
JJFasquel
L'architecture écolo selon Edouard François

Tower Flower, SkinWall, Eden Bio ou l’Immeuble qui pousse : voici quelque projets emblématiques d’Edouard François, architecte et urbaniste.

L’homme s’est fait une place de choix dans le milieu de l’architecture durable jusqu’à se faire appeler le « géant vert ». Une caricature dont Edouard François essaye de s’affranchir en se concentrant sur ce qu’il envisage comme le cœur de son métier : l’inscription dans le contexte architectural, l’humain et les usages. Rencontre.

Qu’il travaille sur une tour dans le quartier Massena, un lotissement de logements sociaux dans le 20e arrondissement de Paris ou sur la façade de l’hôtel Fouquet’s Barrière sur les Champs Elysées, le travail d’Edouard François part toujours du contexte et propose une architecture qui respecte les paysages, quels qu’ils soient. « Je travaille principalement sur des problématiques contextuelles, explique l’architecte. Par exemple, j’ai travaillé sur le projet Eden Bio en même temps que le Fouquet’s et on peut voir deux positions extrêmes. D’un côté, c’est une position sur une façade d’un quartier chic et d’un autre, il s’agit d’une position sur une intériorité, un cadre de vie. Faire du durable pour moi, c’est proposer un projet spécifique à un site donné. On ne peut pas coller la même tour ici et là. » Cette manière d’approcher l’architecture « durable » est un peu la marque de fabrique d’Edouard François, sa signature.

Mûrie peu à peu depuis 1998, année où il crée sa propre agence d’architecture après s’être associé à François Roche de 1990 à 1993 et à Duncan Lewis de 1994 à 1997, elle se pose en préalable à chaque projet, et constitue sa façon d’aborder l’environnement « sans le confondre avec des problématiques techniques qui n’ont pas grand intérêt, que tout le monde sait faire et que tout le monde est obligé de faire. »

Le végétal à bon escient

Autre marotte de l’architecte : l’utilisation du végétal. En témoignent la façade végétale des Gîtes Ruraux, à Jupilles ; l’Immeuble qui pousse à Montpellier, Tower Flower ou l’immeuble aux bambous. Pourtant, à mesure que s’est généralisé l’engouement pour les murs végétaux et autres manières de « verdir » à bon compte un bâtiment, Edouard François est devenu sur ce point plus parcimonieux : « Le vert comme « nature » va devenir emblématique du développement durable et cet emblème commence à être utilisé à tort et à travers. J’ai commencé cette approche de façon contextuelle, je trouvais intéressant d’opposer à un parc une façade végétale car cela apporte du sens. Pour le Fouquet’s, on m’a demandé une façade végétale, j’ai dit non, car cela n’avait pas de raison d’être. Le végétal, c’est une réponse à des problématiques contextuelles mais aussi de densification, de saisonnalité ».

Ainsi, pour ne pas être prisonnier de son étiquette de « géant vert », l’homme qui affirme «  avoir inventé le genre arbre dans l’architecture », essaie de ne pas prendre le végétal pour point de départ de son travail et de le convoquer seulement si nécessaire, comme avec le projet de tour dans le quartier Massena à Paris :

«  Je reviens dans ce projet sur l’idée de végétal, positionné en hauteur, pour donner l’effet d’une touche verte comme un gros arbre ou le Mont Valérien. Cela ne déforme pas la ville »

De nombreux projets de logements sociaux

Construction de 18 logements sociaux HQE à Louviers en Normandie, 30 logements sociaux avec Eden Bio dans le 20e à Paris et actuellement un projet de 114 logements à Champigny sur Seine : l’architecte participe à de nombreux projets en logement social. Condition de sa participation à ce type de projet : «  quand on pose une question un peu pointue sur cette question ». Et Edouard François de citer l’une de ses réalisations, en cours à Champigny : « ce projet se situe dans une zone qu’on appelle « déshéritée ». Mon ambition, c’est de réconcilier cette zone. J’aurai gagné si je réussis à en faire un centre ville». Pour ce défi, l’architecte a eu l’idée de rassembler dans un même bâtiment les trois « vocabulaires » architecturaux du site : maisons de ville, pavillons et barres.

Les projets de logements sociaux lui permettent ainsi une créativité architecturale intéressante. Pour le projet Skin Wall à Grenoble (Construction de 68 logements sociaux locatifs et en accession à la propriété financée par l’Union Européenne), il a préféré mettre l’accent sur les problématiques d’hyper isolation et environnementales pour tendre vers des bâtiments à énergie positive. Sa réponse : une enveloppe pensée comme une peau qui enrobe le bâtiment et permet d’éviter les ponts thermiques, doublée d’un travail sur la notion de « mou » et de « dur » en architecture. Pour synthétiser sa position, Edouard François explique :

« Entre deux solutions, je choisis la plus économique et celle qui a le plus d’usage, cela se fait finalement indépendamment de la beauté qui m’intéresse assez peu. ».
2011-05-31
La maison écolo «clé en main »

Que ce soit Saint-Gobain et sa « maison Multi-Confort » (basse consommation et à énergie positive) de l'architecte Laure Levanneur ou EDF Bleu Ciel qui souhaite s'engager dans la valorisation de ce type de projets au travers des ses Trophées, de plus en plus de marques se positionnent pour proposer une maison écolo «clé en main » ou presque.

C'est notamment le cas des villas concept qui viennent de présenter à la presse leur vitrine, le bateau Ivre. Le point sur les forces et les faiblesses de ce projet.

Le Bateau Ivre  

Imaginée par l’architecte Jacques Patingre pour un couple avec trois enfants, le « Bateau Ivre » propose des performances énergétiques de 38 KW/h/m² an, soit moins que les exigences de la future RT 2012 (50 KW/h/m²). Construite dans le Vaucluse (84), c’est le premier bâtiment à bénéficier d’un cahier des charges “Villasconcept.com”, nouvelle marque de maison « contemporaine à hautes performances énergétiques » lancée par le constructeur Villas La Provençale. Une réalisation qui a reçu pas moins de six récompenses.

Ses principales caractéristiques ? Des panneaux solaires (en prévision) qui devraient assurer 80% de la consommation d'eau chaude sanitaire, une isolation thermique performante, un système de récupération des eaux de pluie et une volonté d'offrir de grands volumes, le tout dans une architecture contemporaine. «  Il s'agit d'une alternative à la maison traditionnelle, dans les mêmes fourchettes de prix », explique Jacques Patingre, architecte du projet et directeur associé de Villasconcept.com. Le constructeur propose ainsi plusieurs gammes de maisons « allant de 150.000 à 250.000 euros pour un maximum de 2400euros du m² ». Le coût de la maison le Bateau Ivre se chiffre ainsi à environ 500.000 euros. Tout de même.  

Limites du projet

Outre son coût assez prohibitif, cette réalisation n'est pas transposable sur tout le territoire. « On construit environ 250 maisons par an dans le Sud-Est de la France et on souhaiterait que cette gamme représente de 20 à 30% de notre offre», précise Jacques Patingre. De sorte que la possibilité de dupliquer ce modèle de maisons est finalement assez faible : «  Nous ne pourrions pas proposer exactement la même chose dans le Nord de la France, ajoute-t-il. C'est un modèle qui convient dans une zone climatique favorable où l'ensoleillement est important et les températures douces. »

De plus, il s'agit d'un projet de maison individuelle située dans un quartier pavillonnaire très peu équipé en transports en commun... ce qui implique forcément des déplacements en voiture et donc une mobilité à forte consommation de CO2. A l’heure où la préservation de l’environnement concourt à l’essor des maisons basse consommation, on est en droit de se demander dans quelle mesure la question de l'habitat durable ne se situe pas a minima à l'échelle du quartier ?

2011-05-12
Quid de l'enseignement du développement durable dans les écoles d'archi ?

Compte tenu de la part du secteur du bâtiment dans la consommation totale d’énergie mondiale (de 45 à 50%) et de l’évolution des réglementations thermiques, l'architecte ne peut plus envisager un projet de logement, d'équipement ou d'urbaniste sans aborder la question du développement durable. Commet les écoles d’architecture préparent-elles leurs étudiants à devenir des professionnels compétents en la matière ?

A l’heure où les projets d’écoquartiers et d’habitat durable se multiplient en Europe, le besoin d’architectes formés à ce type de constructions ne cesse de croître. Reste à déterminer si l’enseignement du développement durable en école d’architecture et à l’Université permet aux professionnels de s’engager dans cette voie…

Une apparition timide

En France, à partir des années 1980, de multiples programmes de recherche sont apparus avec les laboratoires spécialisés de Toulouse (Le Laboratoire d’architecture bioclimatique à Toulouse), Marseille ou encore Paris La Villette qui, dès sa création en 1969, avait donné le ton en proposant un module dédié à l’architecture bioclimatique. Malgré ces initiatives, il semblerait que le développement durable reste le parent pauvre des enseignements prodigués en école d’architecture et à l’université. Ainsi, selon l’architecte espagnol Jaime Lopez de Asiain, celles-ci « ont évolué de façon perverse au cours des dernières décennies, en donnant libre cours à des départements indépendants les uns des autres, dans le domaine des spécialisations, des départements mêmes, des matières ou encore dans les programmes de chaque professeur. »*. Autrement dit, si le développement durable est bel et bien abordé dans les écoles, il l’est de façon morcelée, sectorielle, à rebours de la transversalité que nécessite la conduite de tout projet vraiment durable.

Le pôle « Architecture Environnement et Développement Durable » (AEDD) créé en 1998 à La Villette donne un bon aperçu du problème. Comme l’expliquent le journaliste Pierre Lefèvre et l’architecte urbaniste Anne d’Orazio, « la position majoritaire des enseignants est schizophrénique : D’un côté il est jugé inutile de renforcer le pôle «Architecture Environnement Développement Durable ». Certains vont jusqu’à penser qu’il vaudrait mieux le supprimer puisque « tout le monde en fait » ; mais, par contre, la demande est unanime en faveur d’un enseignement théorique à créer dans les deux cycles de licence et de master. Paradoxalement le caractère transversal du développement durable contribue à sa marginalisation : puisque toutes les composantes de l’enseignement sont sensées devoir intégrer le développement durable, inutile de créer un département ou un pôle spécifique. »*

Quelles solutions apporter ?

Jusqu’à présent, en France, on a privilégié l’approche technique de la construction durable. Ainsi, pour Jean Gautier, Directeur, Adjoint au Directeur Général des Patrimoines, chargé de l’Architecture, la double compétence en architecture et ingénierie est une bonne manière d’aborder la question : « je crois pouvoir dire que les architectes français sont bons ou excellents. Il convient, cependant, que leur formation leur donne les instruments pour exercer pleinement leur rôle de mandataires vis à vis des Bureaux d’Etudes Techniques (BET) dans les projets de construction. Pour cela j’ai souhaité renforcer l’enseignement de la construction et développer, sans perdre la spécificité de la formation d’architecte, les double cursus d’architecte- ingénieur. (École de Paris La Villette avec l’ESTPEIVP, Ecole Spéciale des Travaux Publics et École des Ingénieurs de la Ville de Paris, l’Ecole de Strasbourg avec l’INSA, etc.…). Dans certains cas, ces doubles cursus peuvent conduire à l'attribution de doubles diplômes.* »

Pour d’autres, l’enseignement du développement durable nécessite de réorganiser totalement les contenus. Dans la préface d’Enseignement de l'architecture en France : la place du développement durable dans le cursus (juin2010), rapport écrit dans le cadre du projet européen EDUCATE (voir interview), l’architecte et critique Dominique Gauzin-Müller estime que « la mise en place d'un nouveau cursus intégrant une approche éco-responsable commence par des questionnements sur certains enseignements tombés en désuétude, sur le fond comme sur la forme, et déconnectés des réalités actuelles. » Elle ajoute :  « La suppression de ces cours désormais superflus dégagera du temps pour l'acquisition, entre autres, de compétences devenues indispensables sur les principes thermodynamiques, le génie climatique et énergétique, la mise en œuvre de matériaux locaux bio-sourcés (bois, terre crue, paille, etc.). Ces enseignements devront être le plus près possible de la pratique du terrain et régulièrement actualisés afin de suivre les rapides évolutions. »

Mais à trop privilégier les compétences d’ordre technique, ne perd-on pas de vue les volets social et économique du développement durable ? Pour André de Herde, qui dirige le département Architecture et Climat de l'Université catholique de Louvain au sein du projet européen EDUCATE, « il ne faut pas réduire la développement durable à la simple technique. Le volet social est primordial pour le réussite des projets ». Cette transversalité est justement au cœur du projet EDUCATE. Initié conjointement par la faculté de Nottingham, l’Architectural Association Inc. à Londres et l’université catholique de Louvain, ce programme expérimental a pour ambition de combler les lacunes dans l’enseignement du développement durable, et propose une démarche et des contenus plus adaptés à ces nouveaux enjeux. Au menu : analyse du contexte, prise en compte de problématiques encore peu explorées, telles que la gestion de l’eau ou la mobilité mais aussi la qualité de l'air, la qualité de vie, le confort... S’il se généralise après 2012, comme le prévoient certains, EDUCATE devrait donner le ton de l'enseignement de l'architecture de demain.

* Source : Le Carré Bleu, feuille internationale d'architecture, « La formation à l'architecture durable ». ( 3 / 4, 2010). www.lecarrebleu.eu

2011-05-06
André de Herde : «Il y a un manque flagrant d'enseignement du développement durable dans les écoles d'architecture européennes»

Pour répondre à l'enjeu de enseignement du développement durable dans les écoles d'architecture européennes, sept établissements testent le programme Educate.

L’objectif principal de ce projet fondée par l’Agence de l'Énergie pour la compétitivité et l’innovation (EACI) de la Commission Européenne est de débloquer les barrières pédagogiques à l'intégration des principes du développement durable dans l'architecture. André de Herde du département Architecture et Climat de l'Université catholique de Louvain qui participe au programme répond à nos questions.

Pourquoi le programme Educate a t-il été créé et dans le but de répondre à quels manques, quels besoins?

Ce projet est apparu à l'initiative de la faculté de Nottingham, de la Association Architectural School de Londres et de la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme de l'Université catholique de Louvain. D'autres ont ensuite rejoint le programme : Université de Munich, le département ITACA de l'Université de Rome La Sapienza, le Séminaire Architecture et Environnement de Séville et l'Université de Technologie et d'Économie de Budapest. Ce projet tente de répondre au constat posé : le manque flagrant de l'enseignement du développement durable dans les écoles d'architecture européennes. Après la phase d'analyse, des contenus ont été suggérés pour améliorer l'enseignement et sont actuellement testés dans les écoles citées précédemment. On a audité de nombreuses écoles dont près de 35 en France. Le programme s'échelonne jusqu'en 2012 où il devrait ensuite être généralisé.

Quelle est l'ambition du projet?

Fournir de la matière pour développer le développement durable et proposer du contenu pour tout ce qui manque. Un exemple : la problématique de l'eau avec la question de la récupération de l'eau de pluie et l'infiltration de l'eau de pluie dans le terrain.

Quelles sont les différences entre les pays européens?

Le constat est globalement le même : le niveau est faible avec une sensibilisation plus grande de la part des pays scandinaves.

Dans quelle mesure la dimension sociale du développement durable est-elle enseignée?

La première phase consiste à analyser le quartier et d'en comprendre les besoins. L'important quand on intervient sur un terrain, c'est d'apporter quelque chose en plus (crèche, bureau, école primaire). Ensuite, la localisation est importante, il faut se poser la question du lieu où l'on construit et de l'accessibilité aux transports en commun pour permettre un accès au centre ville, lieu de culture et de l'administration. Ces aspects doivent être préliminaires à la réflexion sur le bâtiment en soi.

Êtes-vous favorable à une démarche participative ?

Oui , le projet est meilleur quand autour de celui-ci existe un large consensus mais un problème réside dans le fait que certains acteurs n'aient pas de responsabilités contrairement aux collectivités locales par exemple. Il est important de bien identifier l'intérêt public et l'intérêt privé. C'est la difficulté de la démarche participative dans ce type de projets.  

Lire l'article : Quid de l'enseignement du développement durable dans les écoles d'archi ?

2011-05-06