La ville à l’heure du changement.

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La ville à l’heure du changement.
Ceci est un super article de test, pour nous permettre de juger du design

La grève des éboueurs alerte sur l’augmentation du volume des déchets. Il y a urgence non seulement à adopter la stratégie zéro déchets mais aussi à appliquer le principe du pollueur payeur. Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci.

Ceci est mon premier h1 pour voir comment il rend

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité. Ceci peut être en gras. Leur but peut inclure le développement de cultures biorégionales contemporaines capables de célébrer la continuité de la vie où ils vivent, et de nouvelles formes de participations inter-régionales avec d’autres cultures basées sur notre apparte­nance mutuelle, en tant qu’espèce, à la biosphère.

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Transiter vers une société réhabitante, toutefois, requiert des change­ments fondamentaux dans la direction prise par les actuels systèmes économiques, politiques et sociaux.

« Les réhabitants veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité.

Transiter vers une société réhabitante, toutefois, requiert des change­ments fondamentaux dans la direction prise par les actuels systèmes économiques, politiques et sociaux.

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Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales.

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Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci.

« Les réhabitants veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales »

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ :

  1. Un premier point
  2. Un deuxieme
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    1. Salut voila un exemple
    2. Ici aussi
    3. Helllo
  4. Voilà encore

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Des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité. Leur but peut inclure le développement de cultures biorégionales contemporaines capables de célébrer la continuité de la vie où ils vivent, et de nouvelles formes de participations inter-régionales avec d’autres cultures basées sur notre apparte­nance mutuelle, en tant qu’espèce, à la biosphère.

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  • Une premier point
    • Ici
    • Et là
    • Pour voir
  • Un autre
    • Pour voir
    • Encore
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Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité.

Les réhabitants sont aussi différents des envahisseurs que ceux-ci ne l’étaient des habitants originels. Ils veulent se fondre dans le lieu, ce qui requiert une préservation de celui-ci. Leurs objectifs les plus fondamentaux sont de res­taurer et de conserver les bassins-versants, la couche arable de la terre et les espèces locales : des éléments absolument nécessaires à une existence in situ parce qu’ils déterminent les conditions essentielles en matière d’eau, de nourri­ture et de stabilité de la biodiversité.

09/01/2025
écrit par
Vidal Benchimol
Le gaspillage alimentaire, enjeu économique et moral

Effet rebond d’une société de l’hyperconsommation, le gaspillage alimentaire est devenu un sujet d’études depuis quelques années et arrive progressivement dans le débat public. A l’occasion de la 4ème édition de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD du 17 au 25 novembre), midi : onze s’intéresse à la question.

Véritable enjeu économique, écologique, social mais aussi éthique, le gaspillage alimentaire n’a pas aujourd’hui de définition officielle et peut englober des approches assez variables en fonction des organismes. Le plus généralement, les « pertes et gaspillages alimentaires » renvoient à la quantité de nourriture qui aurait pu être mangée par l’homme et qui est finalement jetée. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, le gaspillage alimentaire représente un coût de 400 euros pour une famille de quatre personnes et un volume annuel, par habitant, de 20 à 30 kg de nourriture jetée. La FAO (Food and agriculture organisation) donne aussi quelques chiffres : selon elle, un tiers de la production alimentaire mondiale est perdu ou jeté, soit l’équivalent de 1, 3 milliards de tonnes chaque année, alors même qu’un milliard de personnes sont considérées comme mal nourries au niveau mondial.

Selon la FAO, un tiers de la production alimentaire mondiale est perdu ou jeté, soit l’équivalent de 1, 3 milliards de tonnes chaque année, alors même qu’un milliard de personnes sont considérées comme mal nourries au niveau mondial.

Du gaspillage à tous les niveaux de la chaîne alimentaire

« La France ne fait pas figure d’exception : ses commerces alimentaires regorgent de 180 % de la quantité de nourriture dont sa population a vraiment besoin. On pourrait économiser 33% des aliments produits dans le monde, soit assez pour répondre aux besoins nutritionnels de 3 milliards d’humains supplémentaires », annonce Tristran Stuart, leader d’opinion anglais engagé dans le gaspillage alimentaire et qui signe la préface du livre de Bruno Lhoste La grande (sur-)bouffe. Pour en finir avec le gaspillage alimentaire, publié en 2012 aux éditions Rue de l’Echiquier. Dans son livre, l’auteur met en avant les pertes et gaspillages qui se déroulent à tous les stades de la chaine alimentaire : production, transport, stockage, transformation, distribution et consommation. « Le rôle de la grande distribution se déroule en amont et aval : elle a un impact très fort en tant qu’acheteur (en reportant les surplux sur les fournisseurs) et en tant que prescripteur à travers la publicité et les offres promotionnelles qui permettent de liquider les surstocks… sans parler des critères esthétiques pour les fruits et les légumes qui éliminent une grande partie de la production », explique Bruno Lhoste. Et la suppression en 2009 de normes européennes pour mettre fin au calibrage des fruits et des légumes n’a pas vraiment changé la donne.

Un cadre institutionnel qui se met en place

Chapeautée par l’ADEME, la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) organise cette année 2 888 actions partout en France. L’ambition affichée de cet événement est de sensibiliser le plus grand nombre à « la nécessité de réduire la quantité de déchets produite en France et de donner des clés pour agir au quotidien ». Au programme : collectes, animations, mises à disposition de bac à compost, stands d’informations et de documentations au niveau des collectivités, entreprises, écoles…L’Europe commence également à s’impliquer. Le Parlement européen a adopté une résolution le 19 janvier 2012 afin de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025 et 2014 sera « l’Année Européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire. »

"Le rôle de la grande distribution se déroule en amont et aval : elle a un impact très fort en tant qu’acheteur (en reportant les surplux sur les fournisseurs) et en tant que prescripteur à travers la publicité et les offres promotionnelles qui permettent de liquider les surstocks… sans parler des critères esthétiques pour les fruits et les légumes qui éliminent une grande partie de la production." Bruno Hhoste, auteur de La grande (sur-)bouffe (éditions Rue de l'échiquier)

En France, le Grenelle de l’Environnement a abouti à une mesure réglementaire en vigueur depuis le 1er janvier 2012 (l'article 204 de la loi Grenelle II). Désormais les "gros producteurs" (Industries agro-alimentaires, commerce et grande distribution, restauration, marchés,…) de biodéchets sont tenus de les faire traiter en vue de permettre la valorisation de la matière de manière à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à favoriser le retour au sol.Pour participer à l’objectif de réduire de moitié le volume des déchets alimentaires d’ici à 2025, le ministère de l'Agriculture a relancé le sujet à travers « un pacte national contre le gaspillage » d'ici à juin 2013. En pratique, le programme annoncé se traduit par deux mesures principales : collecter les invendus au profit des plus démunis en généralisant aux 22 marchés d’intérêt national (Min) d’ici 2013 les premiers accords avec des associations caritatives et lancer cinq opérations pilotes en janvier (dans des collèges en Dordogne et un restaurant d’entreprises en Mayenne) pour réduire la part des déchets dans la restauration collective. Le ministre dédié à l’agroalimentaire Guillaume Garot souhaite également favoriser la vente à l’unité dans les rayons de la grande distribution. « Il s’agit pour le moment d’un effet d’annonce, on attend le plan. L’heure n’est plus à l’expérimentation et à quelques sites pilotes. L’enjeu est tel qu’il nécessite un véritable changement d’échelle. Il manque une politique territoriale alimentaire en France », estime pour sa part l’auteur de La grande (sur)bouffe.Reste que le gâchis alimentaire ne pourra jamais être réduit à zéro. Tristran Stuart estime qu’il est acceptable de prévoir 130% de surplus dans la production pour éviter les impondérables (mauvaises récoltes, problèmes d’approvisionnements). De plus, une part inévitable de déchets est produite, de l’ordre de 50% selon une étude réalisée par la FNE : il s’agit ici des déchets non comestibles comme les carcasses ou les coquilles… Toutefois, un potentiel de réduction existe. Il passe notamment par ces trois leviers : un objectif central de « réduction » des déchets, de «réutilisation » notamment à travers des banques alimentaires et de « recyclage » avec entre autres l’alimentation animale, le compost, la méthanisation (méthode qui permet également de produire du gaz) pour tout ce qui ne peut pas être consommé…

" Il y a eu une perte du fil de l’origine de la nourriture. On a oublié que ce n’était pas n’importe quel produit manufacturé, et ce, surtout en milieu urbain." Bruno Lhoste

Le gaspillage alimentaire, un phénomène culturel

A travers les 6 R (Réduire, redistribuer, recycler mais aussi reconnaître, reconnecter et Réapprendre), Bruno Lhoste propose une lecture plus large du problème et dégage une explication davantage culturelle : « Il y a eu une perte du fil de l’origine de la nourriture. On a oublié que ce n’était pas n’importe quel produit manufacturé, et ce, surtout en milieu urbain. De plus, il n’y a plus le savoir-faire traditionnel que l’on apprenait auparavant dans la famille ou le milieu scolaire de la cuisine des restes. Il y a une composante culturelle énorme dans le gaspillage alimentaire ». Les Amap, l’engouement croissant pour les circuits courts qui mettent directement en lien le producteur et le consommateur (comme la Ruche qui dit Oui !) ouvrent la voie vers une relocalisation de l’économie et offrent la possibilité de reprendre contact avec un système de production alimentaire plus « durable » et moins standardisé. En toile de fond se dessine une problématique plus globale à l’échelle du territoire : Alors même que 75% de la population mondiale vivra en ville en 2050, la question de l’autonomie alimentaire et de l’approvisionnement des denrées devient cruciale et devrait inciter les différents acteurs à donner à la question alimentaire une dimension plus humaine.

2012-11-20
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La CoRévolution porte une multitude d'alternatives»

Anne-Sophie Novel est journaliste, docteure en économie et fondatrice du blog collectif Ecoloinfo.com. Elle vient de publier un ouvrage co-écrit avec Stéphane Riot « Vive la co-révoltion. Pour une société collaborative » aux éditions Alternatives.

 

Tout d'abord, pourriez-vous définir le terme de "co-révolution" ?

La Corévolution désigne l'ensemble des pratiques collaboratives qui émergent à tous les niveaux de la société aujourd'hui. Dans un contexte de crises économique et écologique, les dynamiques de partage sont réinventées, portées par l'essor des technologies numériques et par le besoin de tisser du lien social. Ce phénomène est global et montre à quel point il est possible de "faire autrement" aujourd'hui. Face à ma morosité ambiante, la CoRévolution porte une multitude d'alternatives qui ouvrent de nouveaux possibles, pour peu qu'on veuille bien les voir.

 

Selon vous, la consommation collaborative est l'un des champs de la co-révolution ?

Bien sûr, c'est la partie émergée de l'iceberg, une façon de partager, donner, troquer qui est facilitée par la diffusion d'une "mentalité 2.0" (en référence au Web 2.0 et aux échanges transversaux rendus possibles avec l'essor des blogs et des réseaux sociaux, etc.). Les logiques à l'œuvre dans la consommation collaborative sont très anciennes mais totalement renouvelées par le numérique et les échanges pair-à-pair (peer to peer). Désormais, un besoin donné (se déplacer) peut être satisfait par une multitude de possibilités, ce qui réinvente l'abondance et permet différents modes de consommation.

 

Quels sont les différents piliers qui la constituent ?

Nous avons identifié quatre piliers : la crise économique qui nous oblige à avoir plus fréquemment recours au "système D", la crise écologique qui fait que nous sommes "tous concernés", les révolutions arabes, érables et le mouvement des indignés qui font que nous sommes "tous mobilisés" et enfin le web qui nous permet d'être "tous connectés", en permanence reliés.

 

Quelles nuances peut-on tracer entre consommation collaborative et économie de fonctionnalité ?

Les deux sont fortement liées : l'économie de fonctionnalité travaille les services là où la consommation collaborative favorise l'usage et l'accès sur la propriété. A terme, les entreprises verront leurs modèles modifiés par ces nouvelles façons d'aborder la consommation, les constructeurs automobiles feront probablement plus de location que de vente, ou seront en tout cas obligés de revoir leur conception de véhicules pour un usage plus partagé et fréquent qu'aujourd'hui (une voiture est à l'arrêt 92% du temps).

 

Quelles sont les forces de ce "mouvement " ?

La force de ce mouvement est qu'il vient de la base, qu'il se construit sur une logique ascendante, par et pour les usagers. Cela est véritablement révolutionnaire. Nous sommes peut-être dans une "bulle" du collaboratif, de la co-création, de la co-construction et de l'économie du "co", mais une chose est sûre: les tendances actuelles sont pour certaines parties pour durer. Des fonds d'investissements misent sur les start-up de la consommation collaborative, la finance participative vient de se doter d'une association pour être mieux représentée en France, Ashoka vient de créer un lieu dédié à la co-construction, des forums tels convergences2015 réunissent de plus en plus de monde...

 

Ses principaux obstacles ? Ses limites ?

Certains services de consommation collaborative sont sympathiques mais n'ont pas les moyens d'assurer un modèle économique digne de ce nom. Certains acteurs voient d'un mauvais œil ces nouveaux services et font pression pour une réglementation juridique. Les logiques de co-construction demandent beaucoup de temps aussi, et chaque acteur doit aussi travailler sa propre posture pour être apte à véritablement collaborer.

 

Qu'est ce qui selon vous est véritablement novateur et "révolutionnaire" dans la consommation collaborative ?

Le pouvoir que reprennent les consommateurs sur leur consommation, le fait de sortir de l'hyperconsommation et de générer plus d'autonomie et de solidarité. Dans nos sociétés développées, ce retour de nouvelles dynamiques de partage fait du bien ! Après, cela est peut être "contraint" par la crise, mais ça reste enthousiasmant.

 

Dans quelle mesure la consommation collaborative et le développement durable (DD) sont-ils liés ? En quoi la co-révolution sert-elle le DD ?

La consommation collaborative permet concrètement de mutualiser les usages, d'éviter que chacun possède des objets "dans son coin" alors qu'ils ne servent qu'occasionnellement. Partager ou louer ces objets permet de rendre service à d'autres pour la durée de leur usage. Le fait d'échanger des compétences ou des services permet aussi de (re)tisser des liens sociaux que nous avons souvent oubliés. Plutôt que de jeter des choses qui nous sont devenues inutiles, on dispose de possibilités plus nombreuses pour les donner ou les réutiliser différemment. En réalité, on entre ici dans le développement durable par les portes économiques et sociales. L'avantage est que cela sert de fait des aspects plus environnementaux, et ce alors qu'il reste encore beaucoup à faire en matière de sensibilisation au DD. La consommation collaborative est un coup de pouce formidable pour le DD.

Pour la CoRévolution en général, les logiques de co-contruction ou de co-création ONG-Entreprises, ainsi que les modifications profondes du management sont autant d'éléments qui réinventent les façons de faire en portant des valeurs plus solidaires, plus conviviales, véritablement au service du vivre-ensemble.

 

En savoir plus : www.co-revolution.com

Retrouver le livre

Propos recueillis par Déborah Antoinat

2012-10-30
écrit par
JJFasquel
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La RSE doit être au coeur de la stratégie de l'entreprise »

Nicolas Mottis est économiste et professeur à l’ESSEC. Il s’intéresse à deux domaines de recherche principaux : la gestion de projets dans les environnements high-tech et le pilotage des performances sur les marchés financiers avec notamment les aspects liés aux interactions entre les firmes et ses mêmes marchés financiers. Il répond à nos questions sur la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) et sur l’innovation.

 

Vous vous intéressez au concept de «création de valeur », pouvez-vous préciser cette notion ? Quelle est votre approche sur les liens entre valeurs financières et impacts environnementaux et bien-être des salariés dans une entreprise ?

Pendant longtemps, la vision de la performance était dominée par les critères de performances financière pour l’actionnaire. Depuis 15/20 ans, cette dimension de la performance a connu une forte montée en puissance, avec par exemple comme conséquence les débats sur l'alignement des rémunérations des dirigeants sur l'intérêt des actionnaires. Par la suite, les performances financières ont été mises en lien avec des critères extra-financiers, ou E.S.G (Environnemental, social, de gouvernance). De nombreuses études ont été publiées sur les liens entre performances financières et ESG, mais les conclusions sont encore très ouvertes. En effet, création de valeur pour l'actionnaire et performances ESG ne vont pas forcément de pair. Cela est d'autant plus sensible en période de crise, alors que de nombreux dirigeants d’entreprise se demandent si les éléments E.S.G vont réellement permettre à leurs entreprises de se consolider.

 

Pour une entreprise, dans quelle mesure, le développement durable est-il un investissement qui peut s’avérer rentable à moyen et long terme ? Quels sont les avantages offerts aux entreprises qui choisissent de se positionner sur ce segment ?

Il y a quatre cas assez simples. Le premier cas concerne la majorité des entreprises. Faire des économies d’énergie, adapter des attitudes éco-responsables permet de faire des économies : isolation du bâtiment, plan de mobilité, économie de papier, de matières premières…Ici, on fait des gains sur les deux tableaux.

Le deuxième cas concerne des entreprises qui sont concernées par une réglementation en place ou à venir. Le fait d’anticiper offre alors un avantage concurrentiel pour ses structures que ce soit auprès des clients pour un appel d’offre ou auprès des autorités…

Le troisième cas évoque les entreprises qui sont dans une situation contradictoire. Elles décident de faire des efforts mais savent déjà que cela va leur coûter de l’argent. Cette décision s’inscrit dans une approche, une vision à moyen terme. En période de crise, les critères E.S.G ne sont alors plus privilégiés.

Enfin, le quatrième cas met en avant des entreprises qui décident de travailler sur la RSE pour redéfinir leur façon de faire du business, elles choisissent la voie de l’innovation pour proposer de nouvelles façons de faire, de nouveaux usages, de repenser leur modèle. Cela concerne notamment les entreprises de l’économie de fonctionnalité (on ne vend plus un bien mais l’usage de ce bien). Ce quatrième cas n’est pas le plus répandu même si de grands groupes et des PME s’y intéressent depuis environ 5 ans, il se situe davantage dans sa phase de réflexion et d’exploration.

 

Selon vous, quels sont en France les freins à l'innovation en matière de développement durable?

En France comme en Europe, il y a tout d’abord un frein structurel, un frein mental à considérer que la RSE serait une sorte de lubie des dirigeants, un simple outil de communication. Beaucoup estiment encore qu’elle est périphérique au métier, qu’elle est une contrainte alors qu’elle doit être au cœur de la stratégie d’une entreprise. L’autre frein est à mon sens conjecturel. Aujourd’hui, la préoccupation des entreprises c’est déjà de survivre, les dirigeants des PME sont assez stressés et voient la RSE comme quelque chose de secondaire.

 

Quelles innovations en lien avec le développement durable vous semblent aujourd'hui les plus prometteuses ?

Il y a beaucoup de choses intéressantes sur la question de l’efficacité énergétique pour différents acteurs (énergéticiens, distributeurs d’énergie, industries) avec notamment l’intégration de nouvelles sources d’énergies, l’optimisation des process, l’intégration dans les réseaux et le rôle des systèmes d’informations…

 

Dans quelle mesure les innovations liées au thème du développement durable peuvent-elles être une piste pour sortir de la crise ?

Je pense qu’il s’agit d’une piste comme une autre mais qu’en période de crise, l’enjeu central, l’urgence, c’est de redonner confiance aux entrepreneurs et dirigeants qui sont à l’heure actuelle en phase de report ou même d’annulation de leurs projets. Le levier de l’innovation pour créer de nouveaux projets, de nouveaux services a un rôle à jouer mais à moyen terme car cela demande un investissement temps important et pas forcément d’argent.

 

Que pensez-vous de la politique du gouvernement en la matière, va-t-elle assez loin ?

Je pense que le gouvernement a un rôle clé à jouer et que la politique actuelle en fait déjà beaucoup même si on voudrait toujours que les autorités en fassent plus. Le gouvernement fait notamment des choses intéressantes sur la question de la rénovation thermique et son ambition de structurer les filières. Le rôle du gouvernement, son positionnement doit surtout être de proposer une vision longue et une stabilité dans ses orientations pour soutenir l’innovation qui a besoin de constance et d’équilibre…

Propos recueillis par Déborah Antoinat

2012-10-16
écrit par
JJFasquel
Rénovation thermique et précarité énergétique, du discours aux actes ?

Certes, la réglementation thermique est de plus en plus ambitieuse : la RT 2012 rentre en vigueur au 1er janvier 2013 et en 2020, le bâtiment à énergie positive sera la norme dans le neuf. Toutefois, l’enjeu ne se situe évidemment pas que dans le neuf et l’un des points cruciaux de la question du logement est la rénovation thermique. La Conférence environnementale des 14 et 15 septembre a amorcé la question. Présentation des enjeux.

Le volet de la transition énergétique ouvert

C’était un des engagements de la campagne électorale : à l'horizon 2025, François Hollande veut réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50%. Une ambition qui suppose d’augmenter la part des énergies renouvelables à 40% (environ 15% actuellement), mais semble difficilement tenable sans penser la sobriété énergétique des logements. Ainsi, lors de la Conférence Environnementale des 14 et 15 septembre dernier, un objectif ambitieux a été annoncé en matière de réhabilitation des logements: «doter chaque année, un million de logements neufs et rénovés d’une isolation thermique de qualité. »

Delphine Batho, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement ont confié à Philippe Pelletier, avocat et ancien président du Plan Bâtiment Grenelle, entre janvier 2009 et juillet 2012, le pilotage et la mise en œuvre du nouveau plan de performance thermique des logements. Dans la lettre de mission, les deux ministères rappellent que l’enjeu n’est pas uniquement énergétique et environnemental mais qu’il s’agit ici d’une « exigence sociale» : « En luttant contre la précarité énergétique et en contenant la hausse des charges en chauffage, ce plan contribuera à améliorer le pouvoir d’achat des ménages tout en donnant un souffle nouveau au secteur de la construction ». Les enjeux annoncés : enrayer la hausse des dépenses d’énergie, limiter les émissions de gaz à effet de serre ou encore réhabiliter les logements insalubres…

Selon une étude de l’Insee, en France métropolitaine, 3,5 millions de ménages ont déclaré avoir souffert du froid dans leur logement au cours de l’hiver 2005.

La précarité énergétique toucherait près de 4 millions de personnes en France

Selon une étude de l’Insee, en France métropolitaine, 3,5 millions de ménages ont déclaré avoir souffert du froid dans leur logement au cours de l’hiver 2005. Les principales raisons invoquées sont relatives à l’état du logement : une mauvaise isolation (41 % des ménages interrogés), une installation de chauffage insuffisante (33 % des situations) et une panne (ponctuelle, récurrente ou pérenne) de l’installation (18 % des cas). Par ailleurs, dans plus d’un cas sur cinq, les ménages limitent leur consommation de chauffage en raison de son coût. Selon l’Ademe, les 20 % de ménages les plus pauvres consacrent à l’énergie une part de budget 2,5 fois plus élevée que les 20 % les plus riches… Des tarifs sociaux et des aides diverses existent, dans le cadre notamment du service public de l'électricité et du gaz, mais les chiffres de cette précarité suscitent l’interrogation sur leur performance. Jugée insuffisante pour beaucoup d’acteurs, la tarification progressive du gaz, de l'eau et de l'électricité devrait bientôt voir le jour (le texte sera présenté au Parlement d'ici fin octobre ou début novembre). Une nouvelle mesure attendue alors même que l’augmentation du prix de l’électricité a été annoncée en juillet dernier dans un rapport du Sénat se basant sur projections de la Commission de régulation de l'énergie (CRE): la facture moyenne d'électricité d'un ménage français va s'alourdir de 50 % d'ici à 2020 compte tenu des investissements élevés du renouvelable et ceux du nucléaire.

Un marché qui se porte bien

En juillet 2012, l’Observatoire Permanent de l’amélioration Energétique du logement (OPEN), financé par l’ADEME, a publié les résultats de son étude annuelle sur la rénovation thermique dans l’habitat portant sur l’année 2010. Si le marché de l’entretien-amélioration des logements est en baisse en 2010, les travaux portant sur l’amélioration de la performance énergétique sont les seuls à progresser. Les ménages deviennent de plus en plus vigilants sur le plan de la qualité et choisissent des solutions techniques toujours plus performantes.

Le marché de la rénovation du logement se structure autour de 3 axes : l’amélioration du chauffage, l’isolation des ouvertures et l’isolation des parois opaques (toitures, façades).

Les chantiers portent en priorité sur l’isolation des ouvertures et des parois, ainsi que sur l’amélioration du chauffage. En 2010, 300 000 logements au total ont été rénovés au niveau thermique, ce qui représente plus d’un point de plus qu’en 2008. Le marché de la rénovation du logement se structure autour de 3 axes : l’amélioration du chauffage, l’isolation des ouvertures et l’isolation des parois opaques (toitures, façades).

Des aides inefficaces ?

Toutefois, ces chiffres ne nous renseignent pas sur le niveau de vie des habitants effectuant des travaux de rénovation. Les foyers les plus modestes ont-ils accès aux aides ? Le précédent gouvernement avait déjà lancé une mission sur la précarité énergétique orchestrée par Philippe Pelletier. Le rapport, rendu en janvier 2010 soulignait « une accessibilité différenciée des ménages en situation de précarité énergétique aux dispositifs de droit commun : L’éco-PTZ est en pratique peu accessible aux plus modestes du fait de la faiblesse de leur revenu, d’un profil emprunteur peu « sécurisant » pour les prêteurs, le Crédit d'impôt développement durable, s’il est accessible aux ménages non imposables, oblige à avancer les fonds pendant environ 18 mois, ce qui le rend en pratique inaccessible aux ménages les plus modestes qui n’ont pas la trésorerie nécessaire ou encore l'écosubvention de l'Anah, subvention accordée sous condition de ressources , permet de cibler des ménages modestes sans toutefois privilégier les ménages en situation de précarité énergétique »

"La nécessaire transition énergétique ne peut réussir si elle exclut 15 à 20 % de la population !" Extrait d'un communiqué du CLER, réseau pour la transition énergétique

Un bref bilan ? L’inscription de la précarité énergétique dans la loi a été effectuée mais rien quant au « bouclier énergétique » dont il fut question… Dans un communiqué datant du 13 septembre dernier, le CLER, réseau pour la transition énergétique a déclaré : « La nécessaire transition énergétique ne peut réussir si elle exclut 15 à 20 % de la population ! Il est urgent de passer à la vitesse supérieure, non seulement en intervenant massivement sur le parc de logements pour le rendre plus performant, mais aussi en soutenant financièrement et en accompagnant les ménages modestes touchés de plein fouet par cette nouvelle expression de la précarité. »Ce nouveau plan de route sera-t-il plus abouti ? Philippe Pelletier devra poursuivre son travail amorcé dans le cadre du Plan Bâtiment Grenelle, avec comme consigne d’intégrer davantage de personnalités issues du mouvement associatif et des syndicats professionnels. Le pilotage de cette ambition devra être décentralisé avec un rôle de premier plan donné aux collectivités territoriales. L'organisation et la feuille de route du "Plan Bâtiment 2012-2017" devraient être précisées début octobre.

2012-10-09